Début du contenu principal.
Les Canadiens sont invités à se préparer lundi à entendre le récit des horreurs de la pire fusillade de masse de l'histoire moderne du pays, alors qu'une enquête publique indépendante fournit une description chronologique de la tragédie qui a débuté à Portapique, en Nouvelle-Écosse.
Barbara McLean, directrice des enquêtes au sein de la commission, a déclaré aux journalistes la semaine dernière que le récit qui sera fait de la tuerie des 18 et 19 avril 2020 est le résultat de plus d'un an d'entretiens avec des témoins.
Le récit s'appuiera également sur les appels au 911 effectués par des résidents désespérés alors que le tireur se déplaçait dans la communauté.
«J'espère que dans les jours à venir, les gens se prépareront à ce qu'ils vont entendre lundi», a déclaré Mme McLean.
Treize des 22 victimes ont été assassinées à Portapique par un tireur conduisant une réplique d'une voiture de patrouille de la GRC et vêtu d'un uniforme de la GRC. Un certain nombre de maisons ont été incendiées.
Après s'être échappé de Portapique, le tireur a tué neuf autres personnes, dont une femme enceinte et un agent de la GRC, et a commis des meurtres à Debert, Shubenacadie et Wentworth.
Certains détails de la première nuit ont été révélés dans les rapports de police et dans les déclarations de témoins pour obtenir des mandats de perquisition après le carnage.
Les responsables de l'enquête ont interrogé plus de 150 témoins, visionné des photos et des vidéos et écouté les appels passés aux services d'urgence pour établir leur rapport. Le résultat est un «document de base» qui comprend des liens vers des transcriptions et d'autres documents.
«Nous sommes sur le point de révéler les événements de manière séquentielle, en donnant un sens à tout ce qui s'est passé, ainsi que les sources de ces informations», a déclaré Mme McLean.
Les informations, en particulier les appels effrayés des résidents alors que le tireur se déplaçait dans la communauté, seront difficiles à lire et à entendre, a estimé la directrice des enquêtes au sein de la commission.
«Pour être honnête, les informations que nous allons commencer à partager lundi sont troublantes. C'est affreux», a indiqué Mme McLean.
Les questions qui sont restées floues depuis les meurtres comprennent ce qui a été rapporté lors des appels au 911, quel était l'itinéraire précis du tireur, quand exactement le tireur a tué ses victimes et comment il a réussi à s'échapper à travers un champ et à commettre d'autres meurtres le jour suivant.
Dans les premières semaines qui ont suivi la cavale meurtrière, la GRC a déclaré qu'il s'était écoulé environ neuf minutes entre le moment où les policiers sont arrivés sur les lieux, après 22 h 00, et le moment où le tireur a quitté la région. Cependant, la GRC a déclaré à Global News dans un courriel ultérieur que le délai était plus proche de 19 minutes.
Certaines questions demeurent en suspens et pourraient être traitées dans les documents présentés lundi, alors que d'autres pourraient être abordées dans les documents mentionnant les premiers intervenants ainsi que les efforts pour maîtriser la zone, qui devraient être publiés plus tard dans la semaine.
Un membre de l'Assemblée législative provinciale pour la région, Tom Taggart, a déclaré dans une entrevue qu'il a entendu des membres de la communauté qui sont anxieux à l'idée de revenir sur les souvenirs douloureux que la fusillade et ses suites évoquent.
Il a dit avoir reçu quatre appels de membres de la communauté inquiets après avoir reçu des lettres de la commission d'enquête indiquant que leur témoignage serait publié dans le cadre des documents de référence.
«Ça fait mal. Lorsqu'ils ont reçu ces lettres, les souvenirs ont refait surface», a-t-il soutenu, ajoutant qu'il croit que ces avis auraient dû arriver plus tôt.
M. Taggart a indiqué qu'après les attaques, relativement peu de résidents ont cherché à obtenir des conseils ou de l'aide pour surmonter leur traumatisme, bien que la province les ait mis à leur disposition.
«Les gens de la communauté ont surtout porté ce fardeau eux-mêmes, a-t-il dit. Ils ont continué à garder cette chose en eux».