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«Une fois de plus, nous craignons d'être exclus et privés de nos droits démocratiques.»
Plusieurs organisations chinoises de Montréal ont adressé une lettre ouverte à la commission d'enquête sur l'ingérence électorale étrangère au Canada, lui demandant de respecter les droits démocratiques des Canadiens d'origine chinoise et de s'opposer à l'exclusion.
La lettre indique que les demandes d'enquête publique sur l'ingérence et l'influence chinoises et de création d'un registre des agents étrangers en 2023 sont liées aux anciennes lois sur l'immigration chinoise des 19e et 20e siècles, notamment la loi sur l'exclusion des Chinois de 1923.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News Montreal.
«Malgré le titre inoffensif de l'enquête publique sur l'ingérence étrangère, les Canadiens considèrent que les projecteurs de l'enquête sont braqués sur la communauté sino-canadienne», peut-on lire dans la lettre. «Certains membres de notre communauté craignent que le positionnement du gouvernement et de tous les partis politiques ne constitue une atteinte à nos droits démocratiques de participer au processus électoral et de voter pour qui nous voulons sans être soupçonnés d'être influencés par une puissance étrangère».
La lettre a été signée par 49 universitaires, militants communautaires, associations et organisations.
«Une fois de plus, nous craignons d'être exclus et privés de nos droits démocratiques», peut-on lire dans la lettre. «Dans ce climat de suspicion à l'égard de la diaspora chinoise, nos institutions communautaires sont la cible de prétendus "postes de police" chinois.»
Au début du mois de mars, deux organisations communautaires chinoises de Montréal ont intenté une action en diffamation de 5 millions de dollars contre la GRC, après que la police a allégué que de prétendus postes de police opéraient dans la région.
Le Chinese Family Service of Greater Montreal était l'une des organisations impliquées dans le procès et opère au Québec depuis un demi-siècle.
Les organisations ont déclaré dans la lettre qu'elles ont été «stigmatisées, ont fait l'objet d'enquêtes et ont été exclues du financement gouvernemental», et qu'elles «risquent d'être fermées en raison du manque de fonds».
Les audiences de l'enquête fédérale portent sur l'ingérence présumée de la Chine, de l'Inde, de la Russie et d'autres pays dans les élections fédérales de 2019 et 2021.
Le premier ministre Justin Trudeau, des membres de son cabinet et d'autres fonctionnaires et responsables importants doivent témoigner.
La lettre de la communauté chinoise de Montréal indique que les Canadiens d'origine chinoise continuent de faire l'objet d'un examen inéquitable lorsqu'ils votent, se présentent aux élections ou exercent leur liberté d'expression et de participation politiques.
«Les Canadiens d'origine chinoise ont le droit d'être fiers de leur histoire dans ce pays et de leurs contributions au Canada, avec un sentiment d'appartenance sûr et sans ambiguïté», peut-on lire dans la lettre. «Ils devraient également pouvoir reconnaître les réalisations actuelles de la patrie de leurs ancêtres sans provoquer le trope de "l'ingérence étrangère"».