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«On repart demain pour travailler, mais s’il le faut, après ça on va aller à Québec», a lancé un camionneur à Noovo Info.
Des camionneurs québécois croisés au centre-ville d’Ottawa ont confié à Noovo Info ne pas écarter la possibilité qu’un convoi prenne la route en direction de Québec pour faire entendre leurs revendications devant l’Assemblée nationale.
Le chauffeur du premier camion de la file est venu de L’Ascension, dans les Laurentides. Arrivé au milieu de la nuit, il entend rester là «le temps qu’il faut».
«Ça m’a pris 12 heures, juste pour faire le bout de la rue Rideau jusqu’ici», dit-il avant d’être interrompu par un comparse lui tendant à sa fenêtre un dépliant avec un numéro de téléphone pour avoir accès à une toilette.
«C’est malade! Les gens me donnent plein d’affaires! J’ai eu des dons, des cartes-cadeaux du Tim Hortons, de la bouffe », énumère celui qui préférait ne pas être identifié.
À quelques mètres de là, Donald Foucault est assis derrière le volant de son camion bleu royal identifié au nom de Transport Foucault Express. Il distribue généreusement des high five aux manifestants qui passent à côté de lui. Il dit avoir quitté Vankleek Hill à 10 h, samedi, et être arrivé à proximité du parlement - 100 kilomètres plus loin - à 1 h du matin. Sa présence sera brève.
«Je travaille demain. J’ai de l’ouvrage que j’avais promis de faire. Mais s’il faut, on va revenir», dit-il.
Donald Foucault (Crédit photo : Audrey Ruel-Manseau)
Stationné derrière lui, le camionneur Robert Dacier n’a pas non plus l’intention de prolonger sa présence dans la capitale. Dès dimanche soir, il quittera Ottawa.
«On repart demain pour travailler, mais s’il le faut, après ça on va aller à Québec.»
M. Dacier n’est pas le seul camionneur à avoir évoqué la possibilité qu’un convoi prenne la direction de Québec. Ottawa ayant restreint l’accès à son centre-ville depuis samedi, de nombreux routiers pourraient se tourner vers un plan B pour faire valoir leurs revendications diverses.
Robert Dacier (Crédit photo : Audrey Ruel-Manseau)
«Moi, je veux la liberté, pour tout le monde y compris les chauffeurs de camions. Qu’ils ouvrent les restaurants… Ça va faire deux ans qu’on mange dans le truck, qu’on ne peut pas se laver, on n’a pas de toilettes, on n’a pas de service, rien. Un moment donné c’est assez», explique Robert Dacier, qui veut retrouver le plein accès au lieux fréquentés par les camionneurs lorsqu’ils sont sur la route. «Là, ils vont rouvrir, mais ils vont refermer dans deux semaines? On est tannés. Au début on était des héros, et là on est des zéros.»
À savoir s’il croit que l’ambiance restera pacifique, M. Dacier répond sans hésitation: «Oh oui, oui. Ce ne sont pas les chauffeurs de camion qui vont brasser. Ça va bien et ça va continuer. Si ça brasse, c’est parce que les policiers vont vouloir que ça brasse.»