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«C'est vraiment un espoir qui permettrait de peut-être d'identifier les patients qui sont plus à risque d'avoir des cancers de la prostate.»
Au moins cinq bactéries, dont certaines jusqu'à présent inconnues de la science, ont été découvertes dans l'urine d'hommes atteints d'une forme agressive du cancer de la prostate, ont annoncé des chercheurs britanniques.
On tentera maintenant de déterminer si ces bactéries jouent un rôle dans l'apparition de la maladie ou si elles surviennent après.
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«C'est la question de la poule et de l'oeuf», a commenté le docteur Fred Saad, du CHUM.
Si les scientifiques concluent un jour que les bactéries sont responsables de la présence de la maladie, on pourra envisager de la combattre ou de la prévenir avec des antibiotiques. Si on conclut plutôt qu'elles sont présentes dans l'urine après le début du cancer, elles pourront devenir des biomarqueurs qui s'ajouteront à l'arsenal de tests de dépistage dont disposent les médecins.
Les chercheurs de l'Université de l'Est-Anglie ont étudié quelque 600 hommes souffrant ou non d'un cancer de la prostate. Ils ont repéré cinq bactéries dans l'urine et dans les tissus d'hommes dont la maladie a éventuellement pris une forme agressive.
Il s'agissait toutes de bactéries anaérobies. Deux d'entre elles, qui ont été baptisées porphyromonas bobii et varibaculum prostatecancerukia, n'avaient jamais été vues auparavant.
«C'est vraiment un espoir qui permettrait de peut-être d'identifier les patients qui sont plus à risque d'avoir des cancers de la prostate, et surtout des patients plus à risque d'avoir un cancer de la prostate qui nécessite des soins», a dit le docteur Saad.
Certains cancers de la prostate, a-t-il souligné, sont presque «insignifiants», en ce sens qu'ils ne causeront jamais de tort au patient. Il pourrait donc être préférable, dans ces cas, de ne jamais les trouver, puisque les inconvénients du traitement pourraient potentiellement être plus grands que ses avantages.
Le Canada est d'ailleurs un chef de file dans cette approche conservatrice de surveillance et a été l'un des premiers à décider qu'il n'est pas nécessaire de traiter tous les cancers de la prostate qui sont détectés, a dit le docteur Saad.
Cela étant dit, certains patients finiront par mourir de leur cancer, «malgré tout ce qu'on fait», a-t-il dit.
«Il faut trouver des moyens de peut-être savoir qui cibler pour des biopsies et surtout qui cibler avec des traitements plus agressifs», a expliqué le spécialiste.
Si le rôle joué par les bactéries dans d'autres maladies comme le cancer du côlon ou le cancer du poumon est bien connu, il l'est moins en ce qui concerne le cancer de la prostate ou les cancers urinaires ou génitaux, «donc c'est un pas dans la bonne direction», a conclu le docteur Saad.
Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal médical European Urology Oncology.