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Cette initiative est en lien avec la venue du pape François.
Un groupe d'Autochtones entreprendra une marche de près de 275 km en sept jours entre le Lac-Saint-Jean et Québec en solidarité avec les survivants des pensionnats fédéraux dans le cadre de la venue du pape François.
Le périple doit débuter jeudi avec comme point de départ l'ancien pensionnat pour Autochtones de Pointe-Bleue dans la communauté innue de Mashteuiatsh, située au nord de Roberval. Il est le dernier de ces établissements scolaires financés par le gouvernement fédéral et dirigés par des églises à fermer ses portes au Québec, en 1991.
Les marcheurs doivent arriver dans la communauté de Wendake, le 26 juillet, la veille de l'arrivée du Saint-Père à Québec. Le lendemain, il est prévu que le groupe se rende jusqu'aux Plaines d'Abraham, parcours durant lequel les allochtones pourront s'y joindre.
L'organisme Puamun Meshkenu (Chemin des mille rêves), dont la marche fait partie de son ADN, est l'instigateur du projet.
«C'est un événement pour fédérer les nations et les communautés autochtones autour des survivants et survivantes. C'est une période en ce moment très émotive pour ceux et celles qui sont allés au pensionnat et aussi pour leur famille. Pour nous, c'est important de leur montrer que nous sommes là avec eux», explique le directeur général, Jay Launière-Mathias, qui précise qu'il s'agit d'une initiative non religieuse.
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L'activité pensée par et pour les Autochtones vise aussi à rappeler la raison derrière le voyage du pape François qui doit venir présenter les excuses officielles de l'Église aux Autochtones pour les exactions passées.
«C'est une opportunité de se rassembler et de se recentrer également autour du sujet principal de cette visite-là; ce sont nos survivantes et survivants dans les communautés, ceux et celles disparus dans nos pensionnats. C'est eux qui doivent être au centre de la visite», évoque M. Launière-Mathias, déplorant que la voix des Premières Nations semble être peu prise en compte dans les préparatifs entourant la venue du souverain pontife.
Pour la première étape de la «Grande marche Puamun Meshkenu pour la guérison», l'organisation souhaite avoir un noyau d'environ 20 marcheurs qui seront divisés en deux groupes pour qu'ils puissent se relayer. En moyenne, chaque personne marchera entre 20 à 25 km par jour, résume M. Launière-Mathias.
Les participants se reposeront dans différents lieux identifiés où ils pourront installer leurs campements au cours du périple, mentionne M. Launière-Mathias.
Les premiers marcheurs inscrits pour réaliser l'ensemble du trajet présentent un profil diversifié avec presque autant d'hommes que de femmes de tous âges, décrit le directeur général de Puamun Meshkenu.
Les organisateurs souhaitent voir des jeunes se joindre au mouvement, car la jeunesse subit également les impacts des abus survenus dans ces établissements imposés aux peuples autochtones, relate M. Launière-Mathias.
«Il y a des traumas intergénérationnels qui découlent des pensionnats. (...) Dans le milieu autochtone, on parle souvent des sept générations. Ça prendra peut-être sept générations pour arriver à guérir ces blessures-là», affirme-t-il.
Âgé de 28 ans, lui-même a l'intention de prendre part à la marche en solidarité avec sa grand-mère maternelle qui a fréquenté le pensionnat de Pointe-Bleue.
«Il ne faut pas avoir le réflexe de se comparer, mais je pense que dans un sens je me considère chanceux. Je ne pense pas avoir été exposé à beaucoup de traumas comparativement à d'autres, mais je sais que pour certaines personnes ça n'a pas été facile», témoigne M. Launière-Mathias, d'origine innue et anichinabée.
Puamun Meshkenu, fondé en 2016 par le Dr Stanley Vollant, initie des projets pour appuyer les peuples autochtones dans le développement de leur plein potentiel sur les plans de la persévérance scolaire, des saines habitudes de vie et de l'identité. L'organisme à but non lucratif est né à la suite du projet Innu Meshkenu, débuté en 2010, une grande marche entreprise par le Dr Vollant à travers le Québec afin de promouvoir les saines habitudes de vie auprès des jeunes autochtones.