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La députée néo-démocrate Jenny Kwan a affirmé lundi que le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) avait confirmé sa conviction de longue date qu'elle était ciblée par le gouvernement chinois en raison de sa défense des droits de l'homme à Hong Kong et de la minorité musulmane ouïghoure en Chine.
Mme Kwan a rapporté que l'agence d'espionnage avait passé une heure avec elle vendredi pour lui exposer les renseignements qu'elle possède selon lesquels elle est ciblée par la Chine depuis les élections fédérales de 2019 et avant.
Mais Mme Kwan a indiqué qu'elle ne pouvait pas divulguer la nature des actions présumées contre elle et qu'elle ne les avait pas remarquées.
«Ce que le SCRS m'a confirmé, c'est que j'étais une cible et que je continue d'être une cible, a déclaré Mme Kwan devant la Chambre des communes. Ils utilisent le terme `evergreen' (sempervirent), signifiant que je serai toujours ciblée.»
La nouvelle est une preuve supplémentaire de la nécessité d'une enquête publique complète sur l'ingérence étrangère, a pointé le chef du NPD, Jagmeet Singh. Il a ajouté que le NPD déposera mardi une motion à la Chambre des communes demandant aux députés de voter en faveur d'une enquête publique ainsi que pour réclamer l'éviction de l'ancien gouverneur général David Johnston en tant que rapporteur spécial du gouvernement sur l'ingérence étrangère.
Mme Kwan a souligné qu'il était troublant que les députés n'aient pas reçu d'informations sur d'éventuelles menaces à leur encontre pendant des années. Un responsable du parti a confirmé à La Presse Canadienne que Mme Kwan ne s'inquiète d'aucune menace physique pour sa sécurité ou celle de sa famille.
Selon Mme Kwan, les députés devraient être informés immédiatement si le SCRS a des informations sur des menaces ou des tactiques utilisées contre eux. Le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a publié une nouvelle directive plus tôt ce mois-ci, exigeant que cela soit le cas.
Mme Kwan ne savait plus où se mettre alors que les journalistes tentaient d'obtenir plus d'informations sur la manière exacte dont elle était ciblée, répétant sans cesse qu'elle ne peut pas le dire parce que l'information est classifiée.
Bien qu'elle soupçonnait depuis longtemps qu'elle puisse être l'objet d'une tentative d'ingérence du gouvernement chinois, elle n'était au courant d'aucune action et ses soupçons n'ont été confirmés que lors du breffage de vendredi.
«La réponse courte est non, je ne le savais pas jusqu'au moment où j'ai été informée. Me suis-je doutée qu'il pouvait y avoir quelque chose, surtout à la lumière des informations qui nous parviennent ? Je me suis posé la question. Je ne peux m'empêcher de me poser des questions, en raison de mon franc-parler.»
Mme Kwan a dit n'avoir aucune intention de reculer dans sa défense des droits, soulignant que dans la dernière semaine, elle avait participé à deux rassemblements, dont une exposition de photos marquant des événements antidémocratiques à Hong Kong et une marche pour la démocratie.
«Grâce à ce breffage, il est plus clair que jamais que je ne me laisserai pas intimider, que je ne me laisserai pas réduire au silence de quelque manière que ce soit, a affirmé Mme Kwan. Quiconque essaie de faire pression sur moi, de quelque manière que ce soit, n'y parviendra pas.»