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«Un chien est mieux traité qu'un homme.»
On a procédé lundi matin au démantèlement de certaines zones du campement Notre-Dame, où des personnes en situation d'itinérance y sont installées.
Des bulldozers ainsi que de nombreux ouvriers ont démantelé le campement qui était situé le long de la rue Notre-Dame Est. Lorsque les employés sont arrivés sur place à 6 heures du matin, il ne restait que deux campeurs et le nettoyage devait durer une partie de la journée.
«Les refuges sont pleins», a déploré un des campeurs qui a été évicté. «Juste d'y aller, c'est déjà compliqué.»
Un groupe de manifestants se tenait derrière des rubans de police et scandait «honte» tandis que les tentes, matelas et autres effets personnels des personnes qui vivaient dans le campement étaient empilés dans des camions à ordures.
«On les disperse. Ils vont continuer d'habiter en tente. Ils ne vont pas aller en dedans, ce n'est pas vrai. Et ils vont affecter davantage leur santé et probablement mourir», a lancé Marine Gourit-Armengaud, organisatrice communautaire du comité BAIL.
L'opération devait avoir lieu le 21 novembre dernier, mais La Clinique juridique itinérante (CJI) avait obtenu un sursis concernant l'éviction des personnes présentes.
Le Ministère des Transports du Québec (MTQ) avait demandé aux campeurs de «rassembler leurs effets personnels et de quitter le site».
«Il y a des plaintes de citoyens», a rapporté le maire de l'arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Pierre Lessard-Blais, qui avait communiqué les enjeux aux MTQ. «Des citoyens se réveillent avec des itinérants, du matériel d'injection dans leurs portiques.»
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a confirmé être en assistance au MTQ dans l'opération.
La députée de D’Arcy-McGee et porte-parole de l’opposition officielle en matière de lutte contre l’itinérance, Elisabeth Prass, estime que dans les conditions actuelles, la décision de démanteler le campement de la rue Notre-Dame «est insensée».
«Avec seulement 250 places dans les haltes-chaleur, à Montréal, on ne peut pas simplement retourner les gens dans la rue», a-t-elle affirmé dans un courriel acheminé aux médias.
Mme Prass estime que le gouvernement caquiste a «encore une fois manqué de planification».
«Malgré les drapeaux rouges soulevés par les maires de Québec et de Gatineau au premier ministre, la semaine dernière, son gouvernement n'est toujours pas prêt à faire face à la situation. La mairesse de Montréal a aussi réclamé un réel plan du gouvernement à l'approche de l'hiver», souligne-t-elle.
Avec des informations d'Erika Morris pour CTV News et en collaboration avec Audrey Bonaque pour Noovo Info