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Le président français Emmanuel Macron a vivement attaqué sa candidate d’extrême droite, Marine Le Pen, pour ses liens avec la Russie lors d’un débat télévisé mercredi.
Le président français Emmanuel Macron s'en est pris à son adversaire à l'élection présidentielle d’extrême droite Marine Le Pen dans un débat télévisé mercredi. M. Macron lui a reproché ses liens avec la Russie et de vouloir dépouiller les femmes musulmanes de leur droit de se couvrir la tête en public, alors qu’il cherche à obtenir les votes dont il a besoin pour gagner un autre mandat de cinq ans à l'Élysée.
Le président sortant a jeté les gants lors de leur seul débat télévisé face-à-face avant que l’électorat français n’ait à se prononcer lors du deuxième tour de l'élection présidentielle dimanche.
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M. Macron a affirmé qu’un prêt de 9 millions d'euros que le parti de Mme Le Pen a reçu en 2014 d’une banque russo-tchèque la rendait inapte à traiter avec Moscou.
«Vous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie, c'est ça le problème madame Le Pen», a déclaré le candidat centriste pro-européen à la cheffe du RN qui a assuré être «une femme absolument et totalement libre», reprochant à son rival de faire des affirmations qu'il savait pertinemment fausses.
M. Macron a également déclaré que les plans de la candidate anti-immigration visant à interdire aux femmes musulmanes en France de porter le foulard en public déclencheraient une «guerre civile» dans le pays qui compte la plus grande population musulmane en Europe occidentale.
Pour sa part, Marine Le Pen a cherché à courtiser les électeurs qui sont aux prises avec la hausse des prix en raison des retombées de la guerre de la Russie en Ukraine. Elle a déclaré que réduire le coût de la vie serait sa priorité si elle était élue la première femme présidente de la France. Elle s’est présentée comme la candidate des électeurs incapables de joindre les deux bouts.
Elle a déclaré que la présidence d'Emmanuel Macron avait laissé le pays profondément divisé. Mme Le Pen a dit à maintes reprises que le mouvement de protestation des «gilets jaunes» a secoué son gouvernement avant la pandémie de COVID-19, avec des mois de manifestations violentes contre ses politiques économiques.
«La France doit être recousue», a-t-elle affirmé.
Le débat de la soirée de près de trois heures a fait ressortir le fossé béant entre les deux candidats à la présidence, cinq ans après que Macron ait facilement battu Le Pen en 2017.
Les sondages suggèrent que M. Macron, un centriste pro-européen, a une avance croissante et significative sur sa rivale de la droite. Toutefois, le résultat devrait être plus serré qu’il y a cinq ans et les deux candidats cherchent à obtenir des votes parmi les électeurs qui ne les ont pas appuyés au premier tour de scrutin le 10 avril.
«Je ne suis pas comme vous», a déclaré Le Pen alors qu’ils s’affrontaient sur les besoins énergétiques de la France.
«Vous n’êtes pas comme moi. Merci de le rappeler», a-t-il répliqué.
Le président sortant, le centriste Emmanuel Macron, qui est âgé de 44 ans, est sorti en tête du premier tour du 10 avril et il domine les sondages d'opinion avec une marge variant entre 3 et 13 points de pourcentage. Mais son adversaire d’extrême droite Marine Le Pen, qui a 53 ans, a considérablement réduit l'écart par rapport à la dernière élection présidentielle tenue il y a cinq ans, lorsqu'elle avait perdu avec 34 % des voix contre 66 % pour Macron.
Les deux prétendants à l’Élysée se sont affrontés en 2017 lors d’un débat télévisé. Plusieurs observateurs avaient remarqué que Mme Le Pen avait semblé hésitante, cherchant des réponses à partir de notes empilées devant elle, et qu’elle a commis des erreurs sur des sujets économiques.
Les deux candidats tentent maintenant d’élargir leur soutien avant le vote de dimanche. Beaucoup de Français, surtout chez les sympathisants de la gauche, ignorent encore s'ils se présenteront aux urnes.
Avec une contribution de la journaliste d'AP Elaine Ganley.