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Il ne s'agit pas d'un débat officiel, mais l'événement est organisé dans le cadre du réseau conservateur «Canada Strong and Free» qui tient son congrès annuel à Ottawa.
Les attaques ont fusé jeudi soir entre Jean Charest et le meneur de la course à la direction conservatrice Pierre Poilievre, lors d'un premier débat auquel participaient cinq des six candidats devant une foule de convertis.
M. Poilievre a été le premier à jeter le gant après une vingtaine de minutes de débat, accusant l'ancien premier ministre du Québec placé immédiatement à sa droite d'être «le libéral sur cette scène».
«Franchement, M. Charest, pour vous parler de la loi et de l'ordre, c'est un peu fort étant donné que votre parti, votre Parti libéral, a encaissé un demi-million de dollars de dons illégaux quand vous le dirigiez, a-t-il envoyé. Le camionneur moyen a plus d'intégrité dans son petit doigt que vous n'en aviez dans tout votre cabinet libéral de scandales.»
Jean Charest s'est permis une attaque frontale quelques minutes plus tard sur la Loi sur la laïcité de l'État, au Québec, qui «empêche le droit des Canadiens de porter des symboles religieux», à laquelle il s'oppose.
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«Pierre Poilievre a dit en français au Québec, pas ailleurs au Canada, que si ça va devant la Cour suprême, il ne va pas s'exprimer au nom du Canada. Alors Pierre, cette idée de liberté, elle est vraie ou c'est un slogan?», a pointé M. Charest.
«J'ai dit que j'étais contre la loi 21 en français, en anglais», lui a répondu M. Poilievre.
Lors d'une autre attaque virulente, M. Poilievre a demandé à Jean Charest combien d'argent il a encaissé de Huawei.
«Combien? Combien? Combien?», a-t-il répété sans cesse alors que son adversaire évitait de répondre.
La candidate conservatrice Leslyn Lewis a reproché à M. Poilievre de «fuir les médias» parce qu'il ne veut pas déclarer clairement s'il est «pro-vie ou pro-choix».
«Il ne pourra pas être uniquement un ministre des Finances s'il veut être un premier ministre. Il devra composer avec les questions sociales conservatrices qu'il a évitées durant toute cette campagne», a-t-elle dit.
Image : Le candidat à la direction du parti conservateur Pierre Poilièvre, à droite, passe devant Jean Charest alors qu'il prend place sur scène lors d'un débat à Ottawa, le jeudi 5 mai 2022. Adrian Wyld | La Presse canadienne
Cette première joute oratoire a aussi permis aux partisans de voir sur scène Roman Baber et Scott Aitchison. Ils ont attaqué le premier ministre Justin Trudeau et se sont présentés, eux aussi, comme des candidats rassembleurs.
Patrick Brown est le seul candidat absent. Son équipe de campagne a indiqué qu'il était trop occupé à vendre des cartes de membre à l'approche de la date limite du 3 juin. Après cette date, les nouveaux membres n'auront pas le droit de vote dans la course au leadership.
«Il dit une chose dans une pièce et autre chose dans une autre», n'a pas manqué de reprocher Pierre Poilièvre à celui qui brillait par son absence.
Il ne s'agissait pas d'un débat officiel. L'événement est organisé dans le cadre du réseau conservateur «Canada Strong and Free» qui tient son congrès annuel à Ottawa.
L'organisation œuvre à la promotion des idéaux conservateurs. Elle a été fondée par Preston Manning, l'ancien chef du Parti réformiste du Canada, le précurseur de l'Alliance canadienne qui a ensuite fusionné avec le Parti progressiste-conservateur pour former le PCC actuel.
La semaine prochaine, les six candidats doivent participer au premier débat officiel du parti.