Début du contenu principal.
Une pétition – pilotée par Ma place au travail et parrainée par le député solidaire Sol Zanetti – sera déposée prochainement à l’Assemblée nationale.
Des familles en attente d’une place en service de garde éducatif demandent au gouvernement Legault de leur octroyer un soutien financier temporaire.
Des parents affirment avoir dû renoncer à leur activité professionnelle – et à leur source de revenus – faute de place en services de garde éducatifs à l’enfance pour leur(s) enfants(s). Ils estiment que le gouvernement du Québec doit collaborer pour soutenir les familles.
En point de presse jeudi, la porte-parole de Ma place au travail, Maryline Dion, a partagé l'histoire de Mélanie, Vanessa et Laurence.
«En 2021, Mélanie a pris six mois de congé sans solde, faute de places en garderie. Deux ans plus tard, elle a repris son poste en administration, mais n'a pas encore remboursé le crédit de 7 000 $ qu'elle avait pris pour compenser sa perte de revenus. Depuis l'automne 2022, Vanessa, une maman monoparentale sans épargne ni possibilité de crédit, est contrainte à demander de l'aide aux organismes communautaires ainsi qu'à ses parents pour subvenir aux besoins de sa famille. Laurence n'a pas pu reprendre son poste dans le milieu de la santé en octobre. Depuis, elle et son conjoint ont utilisé près de 10 000 $ de leurs économies pour compenser son manque de revenus.»
À lire également :
Une pétition, pilotée par Ma place au travail, a été mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale du Québec. Dans le libellé de la pétition, le collectif de plusieurs centaines de membres soulève plusieurs raisons motivant une demande d’aide financière temporaire pour les parents en attente d’une place en garderie et qui ont dû renoncer à un retour au travail.
Le groupe met en lumière notamment la pénurie de places en services de garde éducatifs à l’enfance qui perdure dans le temps, la liste d’attente sur la Place 0-5, qui comporte plus de 33 000 noms d’enfants selon les derniers chiffres du ministère de la Famille, et la longue attente – de plusieurs années – avant que le réseau de services de garde éducatifs à l’enfance ne soit complété.
À lire également : Budget Girard: beaucoup de groupes restent sur leur faim
Ma place au travail affirme également qu’une aide du gouvernement du Québec serait la bienvenue alors que la province connaît une crise inflationniste importante ce qui exerce une pression supplémentaire sur les finances déjà fragiles des parents en attente d’une place en garderie.
«On doit se questionner comme société. Comment veut-on soutenir nos jeunes familles? Qu'est-ce qu'on veut faire pour les aider concrètement? Un soutien financier, ça changerait tout pour Mélanie, pour Laurence, pour Vanessa et les autres, mais ça ne changerait rien pour le gouvernement. Ces montants représentent une dépense minime pour la CAQ», affirme-t-elle.
La pétition de Ma Place au travail reçoit l'appui de Québec solidaire et particulièrement de Sol Zanetti, porte-parole en matière de famille, qui a accepté de déposer la pétition à l'Assemblée nationale.
«Je n'en reviens pas que, six mois après l'élection, déjà, la CAQ ait complètement brisé ses promesses envers les familles du Québec», a-t-il dit en conférence de presse jeudi dénonçant du coup l'absence de projets concrets et surtout suffisants en matière de garderie dans le dernier budget Girard.
«Je demande à la Coalition avenir Québec de se ressaisir, de reprendre ses engagements. Cet abandon des promesses, ça ne passera pas», a conclu M. Zanetti.
De son côté, le ministère de la Famille rappelle que le Grand Chantier pour les familles a été officiellement lancé le 21 octobre 2021.
«Il s’agit d’un plan d’action comportant 45 mesures concrètes afin de répondre aux besoins des familles. Parmi celles-ci, le Grand chantier prévoit la création d’ici 2025 de 37 000 nouvelles places subventionnées. Notons également la conversion de 5 000 places en 2023-2024 qui s’ajouteront aux 3 549 déjà places converties. Il s’agit du plus grand chantier du Ministère depuis la création du réseau des services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE)», peut-on lire dans un courriel acheminé à Noovo Info par l'équipe de relations médias du ministère de la Famille.
À lire également :
En date du 31 décembre 2022, le ministère de la Famille affirme avoir complété 90.9% du réseau.
«Toutes les places manquantes sont en réalisation et elles seront disponibles entre maintenant et 2025 (28 887 places). Ces places sont réparties entre près de 700 projets actuellement en réalisation», précise-t-on.
Le gouvernement du Québec affirme que depuis le lancement du Grand chantier en octobre 2021, «8 378 places subventionnées ont été réalisées et 3 549 places ont été converties». De ce nombre, 5 177 places en installation ont été créées en 2022-2023 «ce qui en fait la meilleure année en ce qui a trait à la création de places depuis près de 20 ans», selon le ministère de la Famille.