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Mesdames Blais et McCann étaient empêtrées dans les développements concernant la gestion du dossier du CHSLD Herron et l’enquête de la coroner Géhane Kamel.
Marguerite Blais et Danielle McCann ne se présenteront pas comme candidates de la Coalition Avenir Québec (CAQ) aux prochaines élections provinciales. Les deux ministres sont empêtrées dans les développements concernant la gestion du dossier du CHSLD Herron et l’enquête de la coroner Géhane Kamel.
Le cabinet de Mme Blais, ministre responsable des Aînés et des proches aidants, a confirmé à Noovo Info vendredi que son nom ne sera pas sur les bulletins de vote le 3 octobre prochain. Il n'est pas question de démission à l'heure actuelle. «Elle compte terminer son mandat en bonne et due forme», dit-on.
Quant à la ministre de l'Enseignement supérieur du Québec, Danielle McCann se retirera de la vie politique et ne sollicitera donc pas de nouveau mandat aux prochaines élections provinciales à l'automne. Elle l'a confirmé avec un message sur les réseaux sociaux.
J’aurais souhaité l’annoncer aux citoyens de mon comté en 1er, mais je ne me représenterai pas. Je serai grand-mère au printemps. C’est une des plus belles nouvelles, et qui me pousse à me consacrer à ma famille. Je ferai le point devant les citoyens de Sanguinet prochainement.
— Danielle McCann (@MinistreMcCann) April 8, 2022
Mme McCann était à la barre du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) lors du déclenchement de la pandémie de COVID-19, au printemps 2020. Son nom fait surface dans les rapports sur la gestion de la crise dans les CHSLD. Elle a été remplacée par Christian Dubé au MSSS après son départ de ce ministère en juin 2020.
Voyez les explications de Simon Bourassa au bulletin Noovo Le Fil 17 avec Noémi Mercier :
L’opposition avait réclamé les départs de Mme Blais et de Mme McCann, les accusant d’avoir menti à la population en ce qui a trait à la crise des CHSLD.
La cheffe libérale Dominique Anglade et un député du Parti québécois, Pascal Bérubé, ont ainsi réagi aux révélations de Radio-Canada, selon lesquelles Marguerite Blais et Mme McCann savaient dès le 30 mars 2020 qu'il n'y avait presque plus de personnel pour soigner les 154 résidants du CHSLD Herron; 47 de ces résidants ont péri pendant la crise.
Dans la version officielle, Mme McCann et Mme Blais, ministre responsable des Aînés, ont appris la catastrophe au CHSLD Herron en lisant le quotidien The Gazette, le 10 avril 2020.
Lors de son témoignage devant la coroner, le 14 janvier dernier, Mme Blais avait déclaré: «Herron, on a appris ça surtout par l'article de journal, on ne connaissait pas l'ampleur de la situation.»
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Les annonces de ces ministres de ne pas solliciter de nouveaux mandats aux prochaines élections ont suscité plusieurs réactions, dont celle de la députée péquiste Véronique Hivon, qui déplore la fuite des informations dans les médias.
Je ne sais qui spécifiquement au gvt a coulé la nouvelle que deux ministres ne se représenteront pas, pour tenter de se sortir d’une très dure semaine, mais c’est un grave manque de respect et d’égard de ne pas avoir laissé les principales concernées faire leur propre annonce. https://t.co/hWyiSAAagH
— Véronique Hivon (@vhivon) April 8, 2022
De son côté, le chef parlementaire du Parti québécois, Joël Arseneau, croit que le gouvernement Legault «tente de faire baisser la pression dans le dossier des CHSLD» en annonçant le départ prochain de mesdames Blais et McCann.
«C'est un indice qu'on tente de faire du damage control, qu'on essaie de limiter les dégâts. C'est un indice en fait qu'on reconnaît la responsabilité ministérielle qui n'a pas été assumée correctement», dit-il.
Il estime surtout que c'est la façon qu'a trouvée le gouvernement de reconnaître ses erreurs. «Ne posez plus de questions, détournez le regard, la cause est entendue. Ce n'est pas si simple que ça.»
Jugeant que le Québec vivait son propre «Watergate», le PQ a réclamé le départ immédiat des ministres, ainsi que le déclenchement d'une enquête publique et indépendante sur la gestion de la pandémie.
«Le gouvernement préfère soigner les apparences plutôt que de nous dire la vérité. C'est un peu le Watergate du Québec. Il faut aller beaucoup plus loin pour essayer de comprendre ce qui s'est véritablement passé.»
Le Parti libéral du Québec (PLQ) et Québec solidaire (QS) réclament également la tenue d'une telle enquête. Vendredi, la députée libérale Marie-Claude Nichols a accusé le gouvernement de vouloir faire «diversion».
«C'est un scandale, ce qui s'est passé dans les CHSLD». a-t-elle rappelé.
Pour le député Andrés Fontecilla, de QS, «c'était écrit dans le ciel» que Mmes Blais et McCann allaient quitter la vie politique. Elles auraient été «un véritable boulet» pour leur parti en campagne électorale, a-t-il dit.
Avec des informations de Caroline Plante de La Presse canadienne