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Le premier ministre François Legault doit mettre la crise en Haïti à l'agenda au Sommet de la Francophonie, estiment les trois partis d'opposition à l'Assemblée nationale.
Le premier ministre François Legault doit mettre la crise en Haïti à l'agenda au Sommet de la Francophonie, estiment les trois partis d'opposition à l'Assemblée nationale.
Ils font valoir que le Québec a un lien particulier avec Haïti, et que seulement qu'à Montréal, plus de 130 000 personnes sont d'origine haïtienne.
Depuis des semaines, le pays antillais est plongé dans un véritable chaos social et politique. S'ajoute une épidémie de choléra, qui a fait jusqu'à présent plus de 130 morts.
«C'est terrible ce qui se passe, là, les enfants meurent», s'indigne en entrevue la porte-parole libérale en matière de relations internationales et de francophonie, Michelle Setlakwe.
«Le Québec doit agir en leader, au prochain sommet, dans le dossier d'Haïti», insiste-t-elle.
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Elle rappelle qu'en 2010, au sommet de Montreux, en Suisse, le premier ministre libéral Jean Charest avait piloté une résolution visant à reconnaître Haïti en tant que pays prioritaire de la solidarité francophone.
M. Legault pourrait très bien prendre ce genre d'initiative au 18e Sommet de la Francophonie, qui s'amorce samedi à Djerba, en Tunisie, estime la députée de Mont-Royal—Outremont.
Le Québec peut également agir en ouvrant grand ses bras aux réfugiés, en collaborant avec le gouvernement canadien pour soutenir la police locale haïtienne et en fournissant du matériel de santé, selon elle.
«Une fois les conditions créées pour obtenir une stabilité sécuritaire et sanitaire, il faut viser une stabilité politique (…) pour éventuellement les amener vers des élections», a-t-elle affirmé.
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Encore faut-il que le gouvernement Legault s'y intéresse, souligne pour sa part le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau.
«Je ne dis pas qu'il ne s'y intéresse pas, mais je n'ai pas lu grand-chose ou entendu qui que ce soit au gouvernement du Québec.
«C'est de la diplomatie de haute voltige, mais on ne peut pas céder au cynisme et abandonner le peuple haïtien. Je ne vois pas comment on peut ignorer ce qui se passe là-bas», dit-il.
La solution à la crise en Haïti doit être haïtienne, prévient par ailleurs le porteur du dossier des relations internationales à Québec solidaire, Haroun Bouazzi.
«S'il n'y a pas une collaboration avec des acteurs locaux pour mettre en place un processus démocratique qui va mener à l'élection de gens légitimes, on est en train de participer à des solutions qui sont des vieux réflexes colonialistes voués à l'échec», a-t-il déclaré en entrevue.
Selon lui, le Québec doit aussi rappeler que «la dette d'Haïti ne doit pas servir de prétexte pour imposer au gouvernement haïtien des politiques injustes et antisociales».
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Les États-Unis cherchent à convaincre Ottawa de mener une force d'intervention internationale en Haïti, alors que l'opinion publique haïtienne est divisée en ce qui concerne une possible intervention militaire.
Rappelons que des bandes armées terrorisent les populations vulnérables en Haïti et précipitent une crise humanitaire qui comprend la résurgence du choléra sur l'île.
Elles commettent des actes de violence inqualifiables, notamment la violence sexuelle généralisée, et empêchent la prestation de services essentiels, selon le ministère canadien des Affaires étrangères.