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Les pays riches doivent payer davantage, mais les grands pollueurs comme les entreprises d'extraction de combustibles fossiles doivent aussi contribuer pour aider les pays les plus pauvres à faire face au changement climatique, selon Oxfam.
Les pays riches doivent payer davantage, mais les grands pollueurs comme les entreprises d'extraction de combustibles fossiles doivent aussi contribuer pour aider les pays les plus pauvres à faire face au changement climatique, selon Oxfam, car les organismes humanitaires ne sont plus en mesure de répondre aux demandes d'aide de ces pays.
Les changements climatiques exercent une pression sur les organismes humanitaires, à un point tel que les besoins de financement de l'aide humanitaire de l'ONU liés à des conditions climatiques extrêmes sont huit fois plus élevés qu'il y a 20 ans, selon un nouveau rapport d'Oxfam.
L'organisation caritative lance un appel à l'aide, car les organismes humanitaires ne peuvent plus fournir certains besoins urgents, comme des maisons, des hôpitaux, des abris, de la nourriture et des fonds de subsistance d'urgence.
Le rapport intitulé «L'heure des comptes» est publié en marge de la conférence de Bonn sur les changements climatiques qui se tient du 6 au 16 juin.
Oxfam avance qu'au cours des cinq dernières années, les besoins de financement de l'ONU pour répondre aux catastrophes climatiques «n'ont été financés qu'à 54 % en moyenne, ce qui représente un déficit de financement estimé compris entre 28 et 33 milliards de dollars».
Puisque les entreprises, les particuliers et les pays les plus riches contribuent le plus au dérèglement climatique, Oxfam demande que tous les gouvernements participent à un «mécanisme de financement pour compenser les pertes et dommages» avec «des contributions annuelles basées sur la responsabilité de la cause du changement climatique et la capacité de payer».
Ce mécanisme pourrait inclure «une taxe sur les émissions maritimes internationales et une taxe sur l'extraction des combustibles fossiles», sur le principe pollueur-payeur.
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«Dans les dernières années, il y a eu énormément de profits qui ont été faits dans ces industries-là. On ne parle pas de revenus, on parle vraiment d'argent, qui est là, qui existe, qui est sur la table», a fait valoir Virginie Gagnon, agente principale de campagnes chez Oxfam-Québec.
Oxfam rappelle que la crise climatique touche davantage les pays les plus pauvres, qui sont, à l'inverse, ceux qui contribuent le moins à l'émission de gaz à effet de serre, et que «ceux qui ont le plus contribué à la crise climatique doivent payer pour les dommages causés dans les pays les moins responsables et les plus durement touchés» par les catastrophes climatiques.
«Les émissions actuelles de l'Afrique représentent moins de 4 % du total mondial», souligne le rapport qui précise «qu'entre 1990 et 2015, les émissions de carbone des 1 % les plus riches dans le monde représentaient plus du double des émissions de la moitié la plus pauvre de l'humanité».
Les sécheresses, les inondations, les tempêtes, les incendies de forêt et autres phénomènes météorologiques extrêmes «plongent des millions de personnes dans la pauvreté, la faim et la mort», soutient Oxfam en citant le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIECC).
L'organisation humanitaire somme les gouvernements de mettre en place un tel mécanisme lors de la COP27, qui aura lieu à Charm el-Cheikh en Égypte l'automne prochain.
La conférence de Bonn, qui a lieu jusqu'au 16 juin en Allemagne, est une réunion conçue pour préparer la COP 27.
En 2009, les pays les plus développés avaient promis d'apporter,
à partir de 2020, une aide de 100 milliards $ par an aux pays du sud les plus touchés par la crise climatique. Mais cette promesse, qui a fait l'objet de plusieurs débats lors de la COP26, n'est toujours pas tenue.
Oxfam est d'avis que «les pays industrialisés font obstacle aux négociations sur le financement des pertes et dommages de la crise climatique depuis des années».
Le rapport d'Oxfam souligne que l'Afghanistan, le Burkina Faso, le Burundi, Haïti, le Kenya, le Niger, la République démocratique du Congo, la Somalie, le Soudan du Sud, le Tchad et le Zimbabwe sont les pays qui font le plus d'appels à l'aide humanitaire liés à la crise climatique.
Voyez les explications d'Anaïs Elboujdaïni au bulletin Noovo Le Fil 17 animé par Michel Behrer :