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«La réputation du Québec au sein de l’industrie des effets visuels et de l’animation est compromise.»
Les studios québécois d’effets visuels et d’animation dénoncent une importante perte de revenus et une baisse de sa compétitivité en raison de la baisse des crédits d’impôt, soit de l'imposition fiscale d'un plafond de 65% sur les dépenses admissibles, prévue dans le budget du Québec 2024-2025.
Selon l'industrie, cette mesure entrant en vigueur au 31 mai représente une coupure significative et subite de 28% des crédits d’impôt pour les clients internationaux de l’industrie québécoise. «La réputation du Québec au sein de l’industrie des effets visuels et de l’animation est compromise», dit-on par communiqué.
Les studios dénoncent que l'économie québécoise se priverait de l'argent «neuf», qui proviendrait de l'étranger, et que le gouvernement se limiterait l'accès à des projets d'envergure. De plus, ils s'inquiètent de la pérennité des emplois et de l'exil de «talents québécois» vers d'autres juridictions plus compétitives, comme l’Ontario, la Colombie-Britannique, la France et le Royaume-Uni.
«L’industrie des effets visuels et de l’animation au Québec fait l’objet d’une renommée mondiale en vertu de ses talents, de son expertise, de ses moyens techniques et de son offre de service globale pour les studios internationaux», a souligné Sébastien Moreau, PDG et fondateur de Rodeo FX. «Malheureusement, malgré l’immense talent présent au Québec, la compétitivité des juridictions est déterminée par les incitatifs fiscaux.»
Selon eux, le crédit d'impôt est plutôt une «mesure de compétitivité internationale» et un «véhicule exceptionnel de création de richesse». Ils soutiennent que la mesure gouvernementale est «déconnectée» et «décevante», alors qu'une aucune consultation n'a été faite avec l'industrie.
«Nous sommes extrêmement inquiets pour l’avenir de notre studio et de l’industrie au sens large à Montréal. Si la situation n’est pas rectifiée rapidement, l’attrait du Québec pour les producteurs et les studios internationaux diminuera de façon exponentielle», a affirmé Chloé Grysole, directrice générale des activités canadiennes de Framestore Canada.
D'ailleurs, l'industrie québécoise des effets visuels et de l’animation affirme que cette mesure en vigueur beaucoup trop rapidement ne laissant pas le temps à l'industrie de s'adapter. «Ce délai ne prend pas en compte la réalité d’affaires du milieu cinématographique, alors que les grands projets sont prévus plusieurs mois, voire plusieurs années à l’avance», dit-on. C'est pourquoi elle demande au gouvernement de repousser la date d'entrée en vigueur au 1er janvier 2025.
Malgré les multiples demandes au cours des derniers mois, les studios n'ont reçu aucune réponse officielle. Ils réitèrent donc leur demande pour sauver le secteur québécois des effets visuels et de l’animation.
Et, le gouvernement du Québec a réagi mercredi à ce cri du coeur de l'industrie. «La dépense associée à ces crédits d'impôt était en forte croissance», a expliqué le ministre des Finances, Eric Girard en mêlée de presse. «Des études nous suggèrent d,encourager les investissements et moins subventionner les salaires.»