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De nombreux détaillants en ont assez de la COVID et ont commencé à retirer les panneaux de plexiglas aux caisses de leurs établissements.
De nombreux détaillants en ont assez de la COVID et ont commencé à retirer les panneaux de plexiglas aux caisses de leurs établissements.
Ainsi, la plupart des succursales du géant du commerce de détail Costco ont déjà retiré les barrières de polyméthyl métacrylate ou polyméthacrylate de méthyle (PMMA, mieux connu sous le nom commercial de plexiglas) la semaine dernière et les ont entreposées «si on en a besoin dans le futur», a indiqué le porte-parole de l’entreprise, Martin Groleau, dans un courriel à La Presse canadienne.
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La directive, a-t-il précisé, a été transmise à l’ensemble des succursales à travers le Canada, qui sont soit dans le processus de les retirer ou l’ont déjà fait.
Un autre grand détaillant, dans le domaine de l’alimentation celui-là, a aussi commencé à retirer les panneaux transparents devant protéger les caissières et caissiers du public ― et vice versa ― soit IGA, où les panneaux sont disparus dans plusieurs succursales, mais demeurent en place dans d’autres.
La décision de la maison-mère d’IGA, Sobeys, pour l’ensemble de ses établissements, reste à être connue, l’entreprise n’ayant pas répondu aux demandes répétées de La Presse Canadienne à ce sujet. Sobeys exploite notamment, au Québec, les marchés d’alimentation IGA, IGA Extra, Marché Tradition, Bonichoix et Rachelle Béry.
Les magasins Walmart, de leur côté, ont amorcé un retrait partiel des panneaux. Steeve Azoulay, directeur principal aux affaires publiques, a expliqué à La Presse Canadienne que «Walmart Canada est en train de retirer les supports en plexiglas aux caisses libre-service, au courant des deux prochains mois, en raison des rétroactions de clients».
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Il faut ainsi comprendre que ce sont des clients qui se sont plaints de la présence de ces barrières et que les caisses avec service, elles, n’en sont pas encore rendues à cette étape. M. Azoulay a également précisé que plusieurs de ces panneaux «seront réutilisés dans le magasin».
À l’opposé, d’autres grands détaillants n’ont aucune intention d’enlever cette protection, du moins pour l’instant, mais la position corporative ne semble pas être suivie partout.
Ainsi, par exemple, la cheffe des communications chez Metro, Geneviève Grégoire, a déclaré à La Presse Canadienne que les plexiglas «demeurent en place dans nos établissements.»
«Même si la situation pandémique se stabilise, c’est une mesure que l’on pourrait qualifier de non-intrusive, et qui est déjà en place (l’installation a tout de même nécessité un certain investissement); nous sommes d’avis qu’il n’y a pas d’urgence à les retirer», a-t-elle expliqué.
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La directive va pour l’ensemble des bannières de Metro soit, entre autres, les marchés d’alimentation Metro, Metro Plus, Super C, Adonis et Première Moisson, ainsi que les pharmacies Jean Coutu et Brunet. Metro compte, en tout, 975 marchés d’alimentation et 645 pharmacies. Aucun retrait n’a été constaté dans ces établissements à la suite des vérifications de La Presse Canadienne, mais ces vérifications n’ont évidemment pas couvert l’ensemble des commerces.
Par contre, le géant Loblaw, qui regroupe, outre sa bannière éponyme, les Provigo, Maxi, Atlantic Superstore et autres du côté de l’alimentation et, dans le secteur pharmaceutique, les bannières Pharmaprix et Shoppers Drug Mart notamment, n’a «pas encore pris de décision à ce sujet», tant du côté de la pharmacie que de l’alimentation, a expliqué par courriel la gestionnaire, Affaires corporatives et communications de Loblaw, Geneviève Poirier.
«Pour l’instant, a-t-elle précisé, c’est au cas par cas. Dans de rares occasions, des magasins ont retiré le plexiglas soit parce qu’il était abîmé, parce que des rénovations ont eu lieu ou simplement parce que le propriétaire a pris la décision de le faire.»
Les vérifications de La Presse Canadienne ont effectivement permis d’établir que certains magasins Maxi, notamment en Montérégie, dans le Centre-du-Québec et dans Chaudière-Appalaches, ont déjà retiré ces barrières.
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La position de Canadian Tire n’est pas simple à déchiffrer. Après plusieurs demandes, la vice-présidente associée aux communications de marque, Libby Stunt, a répondu par une missive dans laquelle elle affirmait d’entrée de jeu que la priorité ultime du détaillant est d’abord et avant tout la santé et la sécurité des clients et du personnel. Elle ajoutait ensuite que «les magasins Canadian Tire sont détenus et opérés indépendamment par des concessionnaires associés qui continuent d’adapter leurs pratiques en matière de santé et de sécurité aux meilleurs conseils disponibles de la part des autorités de santé publique et gouvernementales» (notre traduction).
Cette affirmation laisse donc entendre que ce sont les propriétaires de chaque magasin qui prendront la décision de retirer les barrières acryliques lorsque bon leur semblera, mais La Presse Canadienne n’a pu obtenir de clarification quant à savoir si cette interprétation de la missive était la bonne.
Une chose est sûre: il n’y a plus d’obligation de maintenir de telles barrières dans les commerces, et ce, depuis plusieurs mois. Les vérifications faites auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux, qui chapeaute la santé publique, de l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) et de la CNESST convergent toutes dans le même sens : bien que l’obligation n’existe plus, les barrières demeurent recommandées.
À l’INSPQ, par exemple, on indique que «même dans les périodes où le port du masque et la distanciation physique ne sont pas obligatoires, les barrières physiques peuvent tout de même être pertinentes lorsqu’elles ne nuisent pas à la ventilation ou à l’exécution du travail. Elles contribuent généralement à réduire la transmission de la COVID-19 et possiblement d’autres infections respiratoires», a-t-on expliqué par courriel.
La missive précise même qu’elles «pourraient être particulièrement efficaces à certains postes fixes où le travailleur est en contact avec de nombreuses personnes (par exemple, un bureau de réception ou un comptoir-caisse)».
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Le site web de la CNESST, de son côté, explique que «les mesures de distanciation (distanciation physique, barrières physiques ou port du masque de qualité) ne sont plus exigées, sauf exceptions. Cependant, elles restent de bonnes pratiques, notamment pour l’accomplissement de tâches qui nécessitent le rassemblement de travailleurs dans un espace restreint». Un peu plus loin, on peut lire qu’«il est recommandé de maintenir les barrières physiques déjà en place».
Le ministère de la Santé, pour sa part, nous a référé à la CNESST par voie de courriel, mais a tout de même pris soin de préciser qu’«il n’y a plus de mesures de distanciation exigées par arrêté ou décret dans les lieux publics pour la population. Sachez que la santé publique n’a pas émis de nouvelles recommandations sur cette mesure.»
Bien qu’il ait été difficile d’obtenir des précisions quant à l’usage que feront les grandes chaînes de ces panneaux de plexiglas une fois qu’ils seront retirés, sauf dans le cas de Costco et de Walmart, la décision du premier de les entreposer et du second de leur donner une nouvelle vie ailleurs en magasin laisse présager que ces approches pourraient être suivies ailleurs.
Les coûts élevés des panneaux et de leur installation n’ont pas échappé à la poussée inflationniste et il serait étonnant de voir les commerçants s’en départir, au risque de devoir répéter l’investissement si jamais l’imprévisible COVID-19 ― ou même un autre virus que personne ne souhaite ― devait nous réserver d’autres mauvaises surprises.