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En date de mercredi, seulement 56 % des Québécois âgés de cinq ans et plus avaient reçu une troisième dose de vaccin contre la COVID-19, une proportion inchangée depuis des mois.
En date de mercredi, seulement 56 % des Québécois âgés de cinq ans et plus avaient reçu une troisième dose de vaccin contre la COVID-19, une proportion inchangée depuis des mois alors que le Québec se prépare à une nouvelle campagne de vaccination avant une éventuelle autre vague d'infections cet automne.
Des responsables gouvernementaux croient que le manque d’empressement à recevoir une dose de rappel est imputable au fait que des millions de Québécois ont attrapé le nouveau coronavirus et se considèrent comme suffisamment protégés.
Les experts de la santé, quant à eux, affirment que la fatigue pandémique et la communication gouvernementale ont également joué un rôle.
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Le Dr Don Vinh, spécialiste des maladies infectieuses au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), croit que le gouvernement du Québec aurait dû promouvoir plus fortement les doses de rappel au cours des six à huit derniers mois au lieu de miser sur une publicité à un moment où la vague actuelle de COVID-19 diminue. À son avis, «plus de personnes auraient été protégées et toutes les conséquences de l'infection au cours des derniers mois auraient été évitées».
Jason Harley, professeur agrégé au département de chirurgie de l'Université McGill, estime que de nombreuses personnes sont passées à une «mentalité post-COVID» qui les amène à cesser d'écouter les conseils de santé publique. Après deux ans de pandémie, l'inquiétude s'est transformée en excès de confiance. «Cela a beaucoup à voir avec l'épuisement dû à la pandémie», a déclaré Jason Harley dans une entrevue.
«Cela fait plus de deux ans, et il y avait énormément d'anxiété avec laquelle beaucoup de gens vivaient au jour le jour, parfois d'heure en heure», a ajouté Jason Harley, qui est également titulaire d'un doctorat en psychologie de l'éducation.
Le défi, selon Jason Harley, est de convaincre les gens de continuer à se protéger et à écouter les directives, ce qui nécessite de se connecter aux gens par le biais de messages de santé publique clairs et faciles à suivre. Ce n'est pas toujours facile lorsque les gens sont sur des délais différents, étant éligibles pour des rappels à différents stades de la pandémie.
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Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a reconnu mardi que les taux de rappel avaient reculé, mais il a attribué le phénomène en grande partie au fait que beaucoup de personnes ont été infectées par le COVID-19 ces derniers mois.
Il a précisé en conférence de presse que 88 % de la tranche d'âge la plus vulnérable, celle des personnes âgées de plus de 60 ans, avaient reçu leur troisième dose. Néanmoins, il a déclaré que tous les adultes devraient recevoir un rappel si cinq mois ou plus ont passé depuis leur dernier vaccin, ou trois mois depuis qu'ils ont été infectés par le nouveau coronavirus.
Le ministre Dubé a annoncé mardi que les rendez-vous de vaccination s'ouvriront pour les personnes de 60 ans et plus la semaine prochaine et pour toutes les personnes de 18 ans et plus le 29 août. Le Québec a commencé à offrir lundi une cinquième dose de vaccin COVID-19 aux résidents des foyers de soins de longue durée (CHSLD) et des résidences privées pour personnes âgées (RPA).
Caroline Quach-Thanh, microbiologiste et présidente du comité d'immunisation du Québec, a signalé lors de la même conférence de presse qu'il y avait une chance que de nouveaux vaccins en cours de développement offrent une immunité plus longue. Les offres actuelles offrent une bonne protection, «mais en termes de durabilité, la réponse à long terme n'est pas là», a-t-elle précis.
Le Dr Vinh croit que les Québécois doivent s'habituer à l'idée de se faire vacciner régulièrement contre la COVID-19, du moins pour un certain temps. Les vaccins protègent toujours très bien contre les maladies graves et la mort, a-t-il dit, mais il est maintenant clair que les gens auront besoin de rappels périodiques pour maintenir leur immunité.
Alors que certaines personnes pourraient être fatiguées par le processus ou croire qu’il y a trop de vaccinations, les gens devraient plutôt penser aux vaccins comme à tout autre médicament, d’après le Dr Vinh. «Il y a des médicaments que vous donnez tous les jours, deux ou trois fois par jour, parce que l'effet du médicament s'estompe et qu'il est temps de prendre la prochaine dose.»
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Un autre microbiologiste a fait l'éloge de la campagne de rappel du gouvernement du Québec et surtout de la décision d'abandonner les termes «quatrième» ou «cinquième» dose de vaccin au profit du calcul du temps qui s'est écoulé depuis la dernière injection. Anne Gatinol a découvert «que si les gens ne sont pas encouragés à le faire, ils ne le font tout simplement pas.»
Cette professeure de médecine expérimentale de McGill et le Dr Vinh conviennent que le gouvernement fait ce qu'il faut en offrant des doses de rappel à toutes les personnes âgées de 18 ans et plus, même si certaines juridictions comme les États-Unis les limitent aux personnes âgées et vulnérables.
Les experts de la santé notent que les jeunes peuvent encore tomber très malades à cause du COVID-19 même s'ils sont moins susceptibles d'en mourir, et ils disent que les vaccins peuvent aider à protéger à la fois les individus et le système de santé.