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Le Canada exhorte l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à ne pas rejeter le seul vaccin contre la COVID-19 fabriqué au Canada, afin qu'il puisse être donné et utilisé par l'alliance de partage de vaccins COVAX.
Le Canada exhorte l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à ne pas rejeter le seul vaccin contre la COVID-19 fabriqué au Canada, afin qu'il puisse être donné et utilisé par l'alliance de partage de vaccins COVAX.
Mais le Canada n'a même pas fait don de la moitié des doses de vaccin qu'il a déjà promis d'en mettre à disposition à partir de ses propres approvisionnements.
Le ministre du Développement international, Harjit Sajjan, a spécifié que ce n'est pas la disponibilité des doses qui fait obstacle.
Après un voyage la semaine dernière au Sénégal et au Ghana pour des rencontres avec des responsables locaux sur les efforts de vaccination contre la COVID-19, M. Sajjan a fait valoir que le facteur limitant les dons du Canada était du côté des récepteurs.
«Je sais qu'il y a une discussion, évidemment, en ce moment, au Canada sur l'obtention de doses», a-t-il déclaré en entrevue lundi.
«Cette discussion est très différente pour les habitants de ces pays. Il ne s'agit pas d'approvisionnement, il s'agit de s'assurer qu'ils ont tout ce dont ils ont besoin pour pouvoir absorber les vaccins.»
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L'OMS a rapporté la semaine dernière que 714 millions de doses avaient été reçues dans les pays africains et 435 millions de celles-ci ont été utilisées.
Les campagnes d'éducation pour surmonter la réticence à la vaccination et les efforts pour acheminer les vaccins dans les régions éloignées ou les zones de conflit ont été beaucoup plus compliqués qu'au Canada, a exposé M. Sajjan. Aborder ces questions était au cœur de ses réunions en Afrique.
Le Canada a signé des contrats avec sept fabricants de vaccins en 2020 avant que tous les vaccins ne soient soumis à des essais cliniques, pariant sur sept candidats qui, selon eux, réussiraient.
Ce plan signifiait que le Canada commandait de façon anticipée plus de 200 millions de doses pour une population de 38 millions de personnes. Il a promis de donner toutes les doses excédentaires dont il n'avait pas besoin.
Au final, dans les six mois suivants l'approbation du premier vaccin dans le monde, les deux tiers des Canadiens avaient reçu au moins une dose, et au bout d'un an, trois Canadiens sur quatre étaient complètement vaccinés.
Cependant en Afrique, seule une personne sur cinq avait reçu sa première dose, et moins d'une sur sept était doublement vaccinée, en date du 20 mars. Comparativement, à ce stade, près de la moitié de tous les Canadiens ont maintenant reçu une troisième dose.
La plupart des pays africains dépendent des doses remises par COVAX pour réaliser leurs commandes, mais les livraisons en 2021 ont été plus lentes que prévu, car l'approvisionnement mondial a été englouti par des pays plus riches.
Les approvisionnements sont de plus en plus faciles cette année. COVAX a maintenant expédié près de 1,4 milliard de doses, mais les dons du Canada progressent encore lentement.
Le Canada promet de faire don d'au moins 200 millions de doses d'ici la fin de l'année. Jusqu'à présent, 37 millions de doses des vaccins Oxford-AstraZeneca, Moderna et Johnson & Johnson ont réellement été promises, ainsi que plus de 500 millions de dollars en espèces pour que COVAX achète des doses ailleurs.
Mais seulement 15 millions ont été livrés à ce jour.
Le responsable du plaidoyer et des politiques médicales chez Médecins sans frontières Canada, Adam Houston, a déclaré qu'il était curieux de savoir pourquoi le Canada ne s'était engagé à donner aucune dose du vaccin de Novavax, qui a obtenu l'autorisation de l'OMS et de Santé Canada dans les derniers mois.
Le Canada et Novavax ont conclu un accord d'achat anticipé de 52 millions de doses. Toutefois, rien n'indique que beaucoup seront utilisés ou nécessaires au pays, ni aucun signe que le Canada promette d'acheminer ces doses dans les pays qui en ont besoin.
«Honnêtement, je suis déconcerté, a réagi M. Houston. Il est impossible que nous utilisions toutes ces doses.»
Quelque 20 millions d'autres doses de l'entreprise Medicago, établie à Québec, pourraient aussi s'ajouter à l'arsenal vaccinal, un vaccin qui ne peut être distribué que si l'OMS accepte de l'approuver.
Le vaccin «Covifenz», de la société Medicago, a été homologué par Santé Canada le mois dernier.
L'Organisation mondiale de la santé s'attend à rejeter le vaccin candidat de Medicago contre la COVID-19 en raison des liens de la pharmaceutique avec l'industrie du tabac.
M. Sajjan a déclaré que chaque vaccin bon et sûr est nécessaire.
«Cela devrait certainement être approuvé, a-t-il soutenu. Nous devrions avoir toutes les options sur la table.»
Il a ajouté que dès que les pays indiqueraient qu'ils sont prêts
à recevoir les vaccins, le Canada agira pour leur envoyer des doses.
«Je peux vous assurer qu'il ne s'agit pas de retenir des vaccins. En fait, il s'agit de déplacer les vaccins le plus rapidement possible.»