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Ces négociations majeures concernent 200 000 travailleurs et des entreprises dans toutes les régions du Québec.
Les négociations pour le renouvellement des conventions collectives qui concernent 200 000 travailleurs dans l'industrie de la construction s'annoncent corsées, alors qu'un imposant fossé sépare les offres et demandes salariales.
Pour la première année seulement, l'Alliance syndicale revendique une augmentation salariale de 18 %. Elle demande ensuite des augmentations successives de 3 % pour 2026, 3 % pour 2027, puis 3 % pour 2028.
À titre de comparaison, une des grandes associations patronales, l'Association de la construction du Québec, offre 4 % en 2025, 4 % en 2026, 3 % en 2027 et 2,5 % en 2028.
«Nous, on a mis l'argent pour s'assurer du pouvoir d'achat, le maintenir — parce qu'il y a une partie qui a été perdue — l'inflation, qui a été perdue. On a vu des annonces dans la presse, dernièrement encore, que les aliments continuent d'augmenter et aussi pour s'assurer de la rétention de la main-d'oeuvre. Ces augmentations salariales-là, pour nous, elles sont justifiées», a affirmé en entrevue Éric Boisjoly, porte-parole de l'Alliance syndicale.
Il importe de souligner qu'en 2022, lorsque l'inflation est devenue galopante, l'Alliance syndicale avait demandé aux associations patronales de rouvrir la convention collective 2021-2025 pour rehausser les augmentations de salaire. Mais celles-ci avaient refusé, affirmant que c'était là une matière à négociation.
Les travailleurs veulent maintenant être compensés. «Les patrons ne pourront pas se défiler. L'heure est venue de livrer la marchandise», affirme l'Alliance aux 200 000 travailleurs qu'elle représente, par l'intermédiaire des cinq grands syndicats de l'industrie.
L'Association des professionnels de la construction et de l'habitation (APCHQ), qui est l'association patronale qui négocie pour le secteur résidentiel, n'a pas voulu commenter les demandes salariales de l'Alliance syndicale.
«De notre côté, on est positif; on a une bonne relation avec les porte-parole de la partie syndicale au niveau du secteur résidentiel. Donc, on n'a pas de raison de craindre ou de douter outre mesure. Après ça, c'est le jeu des négociations qui va faire en sorte de voir comment tout ça va aller. Mais actuellement, on est positif et on vise un règlement le plus rapidement possible», a commenté Francis Montmigny, conseiller expert en relations de travail à l'APCHQ.
L'attitude est aussi positive du côté syndical. «On voit ça de bon augure. On s'attend à avoir un règlement avant l'échéance de la convention collective», le 30 avril 2025, a lancé M. Boisjoly.
En vertu des dispositions de la nouvelle loi, les parties patronales et syndicales ne pourront plus négocier des clauses qui limitent la mobilité interrégionale des travailleurs.
L'APCHQ souhaite profiter de cette négociation pour «réduire le fardeau administratif des employeurs», par exemple dans la gestion du droit de rappel d'un travailleur, a indiqué M, Montmigny.