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Des délégués de la FTQ prosent d'offrir aux travailleurs étrangers des cours de français, «mais pendant les heures de travail».
Les besoins en francisation des travailleurs se font sentir maintenant même dans les régions du Québec et même dans les réseaux de la santé et de l'éducation.
C'est ce que plusieurs délégués au congrès de la FTQ, provenant de différents syndicats du privé et du public, sont venus dire au microphone, mardi, lors des discussions sur la francisation.
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«En région, avec la pénurie de travailleurs, il y a des travailleurs, travailleuses du Costa Rica qui arrivent, des Philippines. L'enjeu de la langue est important», a soutenu par exemple Daniel Mallette, du syndicat des Métallos, affilié à la FTQ.
«Il faut que la francisation se fasse dans nos milieux de travail, dans de bonnes conditions. Il y a des communautés où ils arrivent ici, ils ont des jobs qui ne sont pas bien bien payantes, des fois 15, 16, 17, 18 $ l'heure. Ils ont des familles de deux, trois, quatre enfants; ils sont souvent portés à travailler deux, trois jobs pour arriver. Alors, (la francisation) à quelque part sur le milieu du travail, c'est important», a plaidé M. Mallette.
Dans le milieu de l'éducation aussi, dans des postes au service de garde, à l'entretien ménager, les Centres de services scolaires ont embauché du personnel qui ne maîtrise pas toujours le français, mais qui est intéressé à l'apprendre, a rapporté un autre délégué du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Il faut donc offrir à ces travailleurs des cours de français, mais pendant les heures de travail, tout en étant rémunérés, ont-ils insisté.
Une déléguée d'Unifor a soulevé un autre cas, celui d'anglophones d'autres provinces qui viennent travailler au Québec et ne maîtrisent pas le français.
Ils « n'ont aucun accès à des cours en français; ils en ont fait au secondaire et au primaire, comme nous on en a fait des cours d'anglais. Mais après ça, ils n'ont pas pratiqué et, quand ils arrivent au Québec, ils n'ont aucun accès à ces cours-là», a-t-elle expliqué.
Les délégués ont aussi invité la FTQ à se porter à la défense du français dans la fonction publique fédérale.
Yvon Barrière, vice-président exécutif régional à l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), a exposé les difficultés pour les francophones unilingues à obtenir des promotions dans la fonction publique fédérale, ce qui n'est pas le cas pour les anglophones unilingues.
«À Ottawa, il existe deux langues officielles: l'anglais et la traduction», a-t-il lancé, avant d'être interrompu par les applaudissements.
«Il est tout à fait impossible actuellement pour un français unilingue dans la fonction publique fédérale d'obtenir des postes de gestion ou de haute gestion. Les anglophones des Prairies ou de l'Ontario qui veulent postuler et qui sont unilingues anglais peuvent l'obtenir, eux.autres», a déploré M. Barrière.