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Retour sur les fondements d'une crise politique qui a fait au moins neuf morts depuis le printemps.
Le transfert de prisonniers indépendants kanaks vers un pénitencier en France métropolitaine a ravivé les tensions en Nouvelle-Calédonie au cours des derniers jours. Retour sur les fondements d'une crise politique qui a fait au moins neuf morts depuis le printemps.
La Nouvelle-Calédonie est formée de dizaines d'îles dans le Pacifique Sud. C’est une ancienne colonie française qui a maintenant le statut de territoire français d’Outre-mer.
Ce qui a provoqué la crise actuelle, c'est le dépôt d'un projet de réforme électorale, qui a été déposé le 13 mai dernier. La proposition a provoqué des émeutes, des pillages et des incendies criminels.
Le gouvernement français veut élargir l’accès au droit de vote aux élections provinciales en Nouvelle-Calédonie. Pour voter à ce scrutin, il faut par exemple avoir résidé en Nouvelle-Calédonie entre 1988 et 1998 ou être l’enfant d’un parent qui remplit ces conditions.
En raison de ces règles là, près d’un électeur sur cinq est privé de vote lors de ces élections provinciales.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement a voulu élargir le nombre de gens qui peuvent voter lors de ce scrutin en permettant aux citoyens qui sont nés en Nouvelle-Calédonie ou y résident depuis au moins 10 ans d’y participer. Ça représenterait à peu près 25 000 électeurs de plus.
Les troubles ont éclaté alors que le Parlement français débattait à Paris d'un amendement à la Constitution pour apporter des changements aux listes électorales en Nouvelle-Calédonie. Les opposants craignent que cette mesure profite aux politiciens «loyalistes» et qu'elle marginalise davantage les Kanaks, qui ont souffert autrefois de politiques de ségrégation strictes et d'une discrimination généralisée.
Il s'agit des violences les plus graves à secouer la Nouvelle-Calédonie depuis les années 1980, lorsque la France avait également imposé des mesures d'urgence sur l'archipel devenu français en 1853 sous l'empereur Napoléon III.
Les manifestations et violences qui embrasent l’archipel ont causé la mort de neuf personnes, dont deux gendarmes en plus de causer plus d’un milliard d’euros de dommages à date.
À la mi-juin, le président français Emmanuel Macron a suspendu le projet de loi controversé en espérant calmer la colère. Mais l’incarcération de figures du mouvement indépendantiste est venue remettre le feu aux poudres.
Avec des informations d'Associated Press