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Depuis plusieurs années, Reggie Guzman est en relation avec des «partenaires artificiels».
Depuis plusieurs années, Reggie Guzman est en relation avec des «partenaires artificiels», une situation insolite qui suscite la curiosité. Noovo Info a rencontré l’Américain qui était de passage à Montréal ce weekend pour participer au congrès international Amour et sexe avec les robots à l’UQAM.
Lors de notre rencontre, Reggie nous présente une poupée, Annie, qu’il considère comme une de ses partenaires. Annie a toutes les caractéristiques d’une poupée sexuelle, mais Reggie préfère ne pas la désigner ainsi.
«La plupart des personnes qui ont des compagnons artificiels n’utilisent pas ce terme, parce qu’elles sont utilisées pour bien plus que du sexe», précise-t-il.
Annie ne sert pas qu’à combler ses besoins sexuels, elle lui offre aussi de l’amour, de l’affection et de la compagnie, nous explique-t-il.
«Personnellement, je délaisse le terme poupées. Je commence à les appeler des androïdes, parce que c’est ce qu’elles deviendront bientôt», estime-t-il.
Est-ce qu'avoir des relations sexuelles avec des robots va bientôt devenir la norme ? C'est le genre de questions auxquelles tentait de répondre le congrès organisé par le professeur associé au département de sexologie de l’UQAM, Simon Dubé.
M. Dubé estime qu’on devrait voir dans les prochaines années «une plus grande acceptation des relations qui passent à travers la technologie ou avec les machines». Mais ce n’est pas demain que ces pratiques seront répandues à très grande échelle.
«Je pense que ça va prendre encore des avancées importantes au niveau technologique pour que les gens sentent que c'est des outils qu'ils peuvent déployer de manière intéressante dans leur intimité», explique-t-il.
Reggie espère être en mesure, d’ici quelques années, de robotiser Annie, pour permettre à la poupée «d’exprimer sa personnalité».
«Elle ne pourra pas l’exprimer tant qu’elle n'est pas capable de parler ou de marcher par ses propres moyens», croit-il.
Cette «personnalité» insufflée à ses partenaires par M. Guzman provient de ses propres champs d’intérêt, précise-t-il.
«Quand j’étais enfant, j’étais passionné d’astronomie, j’aimais les Transformers, les dessins animés comme Night Rider avec la voiture qui parle, les jeux vidéos. Plusieurs de ces intérêts de mon enfance font maintenant partie de ses intérêts à elle», confie-t-il, en pointant Annie.
Il est important de ne pas stigmatiser ou marginaliser les gens qui ont ce genre de pratiques relationnelles ou sexuelles.
Si lui et Reggie Guzman s’entendent pour dire que certains hommes qui sont en relation avec des «partenaires artificiels» ont des tendances misogynes, cela ne représente pas l’ensemble de cette communauté.
«Il y a autant de raisons d'avoir des relations avec les partenaires artificiels qu'il y a d'individus», explique M. Dubé
Selon lui, si certains se mettent en relation avec des poupées car ils ont de la difficulté à établir des relations amoureuses avec d’autres humains, il y a aussi des gens qui le font pour augmenter leur érotisme en conservant malgré tout des bonnes relations humaines.
Lorsqu’il sort en public avec ses poupées, Reggie Guzman affirme qu’elles suscitent la curiosité et provoquent des conversations intéressantes. «C’est un ajout intéressant à mes interactions», assure-t-il.