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Économie

Communauto veut devenir une fiducie d’utilité sociale

Le tout permettrait de transférer à la collectivité une partie des actions du fondateur et du groupe dirigeant du service d’autopartage.

Benoît Robert, président-directeur général de Communauto, pose avec l'une des voitures de l'entreprise, le lundi 11 janvier 2016 à Montréal.  LA PRESSE CANADIENNE/Ryan Remiorz
Benoît Robert, président-directeur général de Communauto, pose avec l'une des voitures de l'entreprise, le lundi 11 janvier 2016 à Montréal. LA PRESSE CANADIENNE/Ryan Remiorz
/ La Presse canadienne

Communauto a l’intention de devenir une fiducie d’utilité sociale, ce qui permettrait de transférer à la collectivité une partie des actions du fondateur et du groupe dirigeant du service d’autopartage.

Communauto, pionnière de l’autopartage en Amérique du Nord, désir «ancrer durablement la mission sociale, urbanistique et environnementale de l’entreprise». 

Pour y arriver, l’entreprise fait le pari de changer sa structure corporative, pour devenir une fiducie d’utilité sociale.  

Selon le Code civil du Québec, une fiducie d’utilité sociale est «constituée dans un but d’intérêt général» et «elle n’a pas pour objet essentiel de réaliser un bénéfice ni d’exploiter une entreprise».

Le président et fondateur de Communauto, Benoit Robert, a fait part de l’intention de son entreprise lors de la quatrième édition du Sommet Climat Montréal, mardi.

«Depuis quelques années, je réfléchis aux façons éventuellement de pouvoir prendre ma retraite. Ce n'est pas pour demain matin, sauf que ce sont des choses qui se planifient et je suis à la recherche d'une façon de pouvoir financer ma sortie, d'une façon qui ne mettra pas à risque l'organisation.»

Éviter que des acheteurs changent les valeurs de l'entreprise

Benoit Robert veut éviter qu'un jour Communauto tombe entre les mains d'actionnaires qui seraient incapables de maintenir les services et de respecter les valeurs de l'entreprise fondée à Montréal, et qui est aujourd'hui présente sur deux continents dans une vingtaine de villes.

Ceux qui ont les moyens d'acheter une organisation comme Communauto, «ce sont souvent des investisseurs qui sont, soit liés à des manufacturiers automobiles ou à de grands services de location de sociétés internationales. Mais on sait, l'histoire nous a appris que, souvent, ces organisations-là n'ont pas la persévérance qu'il faut pour s'investir suffisamment dans ce secteur d'activité là et pour en assurer la pérennité», a expliqué le fondateur de Communauto.

«Sans nommer de nom, car je ne veux pas faire mauvaise presse», a-t-il ajouté, «on a vu des exemples d'entreprises d'autopartage qui ont été achetées» par de grandes entreprises américaines et «qui ont carrément été fermées pas longtemps après leur acquisition».

Avec plus de 7000 voitures, Communauto disposerait «du plus grand parc de véhicules électriques partagés au Canada et parmi les plus importants en Amérique», selon l'entreprise.

Des comités étudient la meilleure façon de procéder

Lors du panel sur la mobilité durable auquel il participait au Sommet Climat Montréal, Benoit Robert a expliqué que trois comités d’experts se pencheront sur  la meilleure façon de procéder au changement de structure de l'entreprise.

«Le Sommet Climat Montréal nous rappelle l’urgence d’agir, mais aussi la nécessité de transformer durablement nos modèles économiques pour répondre aux défis environnementaux. L’autopartage est un levier puissant pour réduire notre empreinte carbone, décongestionner les villes et améliorer la qualité de vie».

 Avec l'initiative de devenir une fiducie d’utilité sociale, «nous voulons nous assurer que la mission de Communauto — qui est fondamentalement d’intérêt public — puisse être protégée et renforcée, même après que l’équipe actuelle aura passé le flambeau», a expliqué Benoit Robert.

«C’est un geste de responsabilité envers la collectivité», a -t-il ajouté.

/ La Presse canadienne