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Au moment où plusieurs commerçants sont contraints de réduire leurs heures d’ouverture en raison d’un manque de personnel, le grand patron du Groupe Aldo est ouvert à une réduction des heures d’ouverture.
Au moment où plusieurs commerçants sont contraints de réduire leurs heures d’ouverture en raison d’un manque de personnel, le grand patron du Groupe Aldo est ouvert à une réduction des heures d’ouverture. La décision revient aux propriétaires de centres commerciaux, répond David Bensadoun.
«Ça aiderait beaucoup pour la pression sur les prix parce qu'il y a beaucoup d'heures où on a très peu d'achalandage», répond le président et chef de la direction du détaillant de chaussures, en entrevue, mercredi, en marge d’une conférence à C2 Montréal.
Il n’est pas nécessaire d’ouvrir les portes des centres commerciaux durant les heures les moins achalandées, croit M. Bensadoun. «Je ne pense pas que les consommateurs ont besoin de 90 heures par semaine pour magasiner. (…) Je pense que le numéro magique, c'est probablement 75 heures.»
Cette décision appartient aux propriétaires de centres commerciaux, où se situent 90 % des magasins de l’entreprise qui compte les enseignes Aldo, Spring et Globo. «C’est au propriétaire de décider. Si on nous demande, on dit toujours que nous ne sommes pas fermés (à une réduction des heures d’ouverture).»
Un changement d’horaire doit toutefois se faire de manière équitable et ordonnée, plaide le dirigeant de l’entreprise montréalaise. «Il faut que tout le monde se mette d'accord parce qu'on ne peut pas avoir une situation où le centre commercial est ouvert, mais que la moitié des portes sont fermées. Ça ne ferait pas de sens. Notre but, c'est de rendre la vie des consommateurs facile.»
Pour sa part, le Groupe Aldo affirme ne pas avoir de difficulté à recruter des employés. «En 2021 et jusqu'au milieu de 2022, c'était très difficile de trouver la main-d’œuvre, mais maintenant, ça va assez bien.»
La pandémie a été un moment particulièrement difficile pour l’entreprise montréalaise qui avait demandé la protection des tribunaux contre ses créanciers en mai 2020. La société montréalaise avait déjà des défis avant la pandémie, notamment des difficultés avec un investissement technologique. La fermeture imposée des commerces et le désintérêt des consommateurs pour les articles de mode au moment où ils étaient confinés à domicile ont porté le coup de grâce.
La société a dû déménager de son ancien siège social ultramoderne. Elle a été contrainte de fermer des centaines de magasins ainsi que de réduire le nombre d'employés travaillant au siège social de 1150 personnes à 850.
Au cours de la conférence qui portait sur le concept de la bienveillance en gestion, l’homme d’affaires, qui est aussi le fils du fondateur Aldo Bensadoun, a raconté que la restructuration a été une période particulièrement difficile à vivre en tant que dirigeant.
Il dit avoir «frappé un mur» au moment où il a dû annoncer les mises à pied nécessaires au redressement de l’entreprise. «C’était le pire jour de ma carrière.»
Sa restructuration terminée depuis un an, le Groupe Aldo revient en mode offensif avec une stratégie de croissance. L’entreprise veut augmenter ses revenus annuellement «d’un peu moins de 10 %» pour les cinq prochaines années, explique-t-il en entrevue.
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«Ça va très bien. On est en croissance à l'international. On a des ententes avec dix nouveaux franchisés. Dans la vente de gros, on a signé deux gros contrats avec Ted Baker et Brooks Brothers. On travaille étroitement avec Macy's, Nordstorm et Amazon pour vendre notre marque Aldo.»
Les ventes dans les magasins corporatifs représentent près de la moitié des revenus de l’entreprise. L'idée est d'assurer une stabilité des ventes en magasin, mais d'augmenter les revenus tirés des franchisés, des ventes en ligne et de la vente en gros pour que les magasins corporatifs représentent une proportion moins grande de l'entreprise.
«On veut garder le chiffre d'affaires de la partie magasin stable, alors on n'a pas l'intention de fermer des magasins, mais on n'a pas l'intention d'en ouvrir une centaine, on va peut-être en ouvrir une cinquantaine.»
La situation s’est également grandement améliorée du côté de la chaîne d’approvisionnement. «C’est incroyable! C’est même moins cher qu’en 2019 (le prix des conteneurs).»
Le prix d’un conteneur de 20 pieds transitant de l’Asie vers la côte ouest américaine affiche une importante correction. «Avant la pandémie, c’était entre 1500 $ et 1800 $. Pendant la pandémie, c’est monté jusqu’à 11 000 $. Maintenant, c’est entre 1300 $ et 1500 $.»