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Avec la levée des mesures sanitaires, les experts s'attendent à une hausse de la transmission de la COVID-19.
Le nombre de cas de COVID-19 rapportés au Canada semble avoir atteint un plateau au cours des dernières semaines, d’après des données compilées par CTVNews.ca.
Mais alors que les provinces lèvent de plus en plus de restrictions liées à la pandémie, comme le port du masque et les limites de rassemblements, les experts estiment que cela mènera à une hausse de la transmission de la COVID-19.
Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.
«Le principal objectif du port du masque et des différentes mesures sanitaires est d’empêcher les gens d’attraper la COVID-19, soutient le docteur Christopher Labos, un cardiologue et épidémiologiste de Montréal que CTV News a rejoint par téléphone mardi. Comme le dit le proverbe, mieux vaut prévenir que guérir.»
Avec les risques d’attraper la COVID-19 qui augmentent, les Canadiens pourraient se questionner sur la meilleure façon de se soigner, s’ils tombent malades. L’accès aux tests PCR demeure limité dans les différentes provinces et les tests rapides semblent moins efficaces pour détecter le variant Omicron, qui est prédominant. Certains symptômes demeurent tout de même des indicateurs fiables d’une infection à la COVID-19.
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Selon l’Agence de la santé publique du Canada, un nez qui coule, une toux qui vient d’apparaître ou qui s’aggrave, un souffle court, une température corporelle égale ou supérieure à 38 degrés Celsius, de la fatigue ou des courbatures sont de bons exemples. Ces symptômes peuvent cependant varier d’une personne à l’autre.
D’après les experts, certains groupes peuvent être plus durement touchés par la COVId-19, comme les personnes âgées de plus de 60 ans ou les immunosupprimés. La plupart des gens qui ont reçu au moins deux doses de vaccin risquent toutefois de ne ressentir que des symptômes légers qui ne nécessitent aucune hospitalisation.
Le médecin urgentiste de Toronto Kashif Pirzada rappelle tout de même que la levée de la plupart des mesures sanitaires ne signifie pas que la pandémie est terminée.
«Ce qui s’est passé lors de la levée de certaines mesures sanitaires est que les gens se sont imaginé que la COVID-19 n’existait plus… Mais elle est toujours là, a-t-il indiqué à CTVNews.ca au téléphone. Le virus est toujours dangereux.»
S’il advenait que vous contractiez la COVID-19, voici des conseils d’experts pour vous soigner à la maison.
L’Agence de la santé publique du Canada indique qu’il est toujours important de s’isoler en cas de résultat positif à la COVID-19, qu’on ait des symptômes ou non. Ces consignes s’appliquent aussi à ceux qui ont des symptômes liés à la COVID et qui ont été en contact avec des cas positifs.
«Le plus important est vraiment de vous isoler et de ne pas avoir de contacts afin que le virus ne circule pas davantage», souligne le docteur Labos.
Idéalement, il faut s’isoler dans une pièce séparée des autres occupants de la maison, indique Pirzada. Si l’espace ne le permet pas, le docteur suggère que tout le monde à la maison porte un masque N-95 afin de limiter la transmission du virus.
«Beaucoup de gens vivent dans des appartements avec une ou deux chambres ou des condos, ce n’est donc pas possible pour eux, admet-il. C’est dans ce cas de figure que vous devez être prudents, surtout si vous avez des personnes immunosupprimées ou âgées dans votre entourage.»
Pour ceux qui présentent des symptômes légers, le docteur Labos recommande d’utiliser des médicaments –selon la posologie indiquée– qui se retrouvent derrière le comptoir de la pharmacie, comme des acétaminophènes ou des ibuprofènes pour traiter la fièvre qui vient souvent de pair avec une infection à la COVID-19. Un sirop pour la toux ou un décongestionnant peuvent aussi contribuer à soigner la toux ou la congestion nasale. Ces traitements ne vont pas nécessairement aider à combattre le virus, mais peuvent vous aider à soulager votre inconfort, souligne Labos.
«Il s’agit des médicaments que vous utilisez lorsque vous avez un rhume et qui vous aident à mieux vous sentir, explique le docteur. Il s’agit davantage de traiter les symptômes du virus que le virus lui-même.»
Il est aussi important de boire beaucoup d’eau et de bien manger afin d’éviter de devenir déshydraté, insiste le spécialiste en maladies infectieuses de l’hôpital Joseph Brant de Burlington, Dale Kalina.
«Le corps combat [un virus], a-t-il déclaré à CTVNews.ca au téléphone. Les protéines et les fluides permettent au corps d’avoir la quantité d’énergie nécessaire pour combattre l’infection.»
Pirzada suggère aussi d’utiliser un purificateur d’air doté d’un filtre absorbant les particules à haute efficacité afin d’éliminer les particules virales susceptibles de contaminer l’air. Cet équipement peut être acheté en ligne ou être confectionné à la maison en utilisant un ventilateur de plancher et des filtres à fournaise. Si ce n’est pas possible, Pirzada conseille d’ouvrir une fenêtre afin d’améliorer la ventilation.
Un oxymètre de pouls permet de calculer la quantité d’oxygène dans le sang d’une personne sans avoir besoin d’un échantillon de sang. Si le taux d’oxygène descend en dessous de 95 %, cela peut être un signe qu’il faut aller à l’hôpital, selon le médecin.
«Il est important de vérifier chaque jour, parce que si votre immunité vaccinale diminue, votre taux d’oxygène peut lui aussi descendre, a-t-il souligné. C’est un bon signe à vérifier lorsqu’on va à l’hôpital.»
Un thermomètre, des mouchoirs et du désinfectant pour les mains sont d’autres bonnes ressources à garder à la maison lorsqu’on a contracté la COVID-19. Aussi, si prendre des suppléments de vitamine ne peut pas nuire, il n’est pas prouvé qu’ils sont efficaces pour combattre le virus, indique le docteur Kalina.
S’il existe des traitements contre la COVID-19, ils sont souvent réservés à ceux qui souffrent de forme grave du virus et qui nécessitent d’être hospitalisés.
«Les traitements comme les stéroïdes ou les antiviraux intraveineux ou les autres remèdes plus avancés ne sont généralement offerts que dans les hôpitaux, parce que leurs effets n’ont été observés que chez les plus malades», explique Kalina.
En janvier, le Paxlovid devenait le premier médicament prescrit contre la COVID-19 qui pouvait être utilisé à la maison au Canada. Le traitement antiviral est un médicament oral qui est utilisé pour traiter les cas légers et modérés qui n’est offert qu'aux adultes âgés de 18 ans et plus sous présentation d’une prescription. Cependant, il n’est disponible qu’en quantité limitée au Canada et n’est donc offert qu’aux patients à haut risque, soit ceux qui ne sont pas vaccinés ou qui sont immunosupprimés. Le traitement n’est donc pas vraiment accessible à la population générale.
Pour ceux qui ont des symptômes légers, il existe donc peu de traitement hormis ceux qui sont disponibles en pharmacie, explique le docteur Labos.
«La réalité est que pour la majorité des gens qui contractent la COVID-19 et qui présentent des symptômes légers, la seule possibilité est de rester à la maison, de laisser passer la maladie et d’attendre de ne plus être contagieux», résume-t-il.
Pour ceux qui s’inquiètent au sujet de leurs symptômes, le docteur Kalina suggère de s’adresser à leur fournisseur de soins de santé.
Il est essentiel de surveiller ses symptômes lors de leur apparition, prévient le docteur Labos. Selon l’Agence de santé publique du Canada, il est possible de commencer à avoir des symptômes entre un et quatorze jours après une exposition au virus. Les premiers signes apparaissent généralement entre trois et sept jours après avoir été exposé.
Les gouvernements des différentes provinces ont des directives différentes concernant l’isolement à la suite d’un contact avec un cas positif. En Ontario, par exemple, les résidents doivent s’isoler pour une période oscillant entre cinq et dix jours, dépendamment de leur statut vaccinal et doivent continuer à s’isoler si leurs symptômes ne se sont pas améliorés ou s’ils ont encore de la fièvre. Les habitants de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et du Québec doivent suivre un protocole similaire. En Nouvelle-Écosse, par contre, les directives sont de s’isoler pour sept jours, indépendamment de ses symptômes ou de sa couverture vaccinale.
En général, les experts recommandent que ceux qui ont contracté la COVID-19 s’isolent pendant au moins sept à dix jours, qu’ils soient vaccinés ou non, afin d’éviter d’infecter quiconque à la suite de son isolement. «Je dirais d’attendre au moins une bonne semaine pour être certain que ses symptômes ont bel et bien disparu et que le virus est parti», suggère-t-il.
Si vos symptômes commencent à s’aggraver, vous devriez contacter immédiatement votre fournisseur de soins de santé ou vos instances de santé locales pour vous informer de la marche à suivre.
Pour ceux qui ont des symptômes sévères, l’Agence de santé publique du Canada conseille d’appeler le 911 et de demander de l’aide médicale immédiate. Ces symptômes peuvent être une douleur ou une pression à la poitrine, de la confusion et, surtout, de la difficulté à respirer ou un souffle court.
«Si vous avez de la difficulté à respirer à n’importe quel moment de votre infection, c’est un signe que vous devez vous rendre à l’hôpital, souligne le docteur Pirzada. Si vous remarquez que le bout de vos doigts ou que vos lèvres deviennent bleus, que vous devenez essoufflé à chaque activité… Ce sont des signes qu’il y a vraiment quelque chose qui cloche. Ce ne sont pas des symptômes légers, vous devez vous rendre à l’hôpital.»