Début du contenu principal.
Combien d’enfants et d’adolescents ont vraiment été infectés à la COVID-19 depuis le début de la pandémie ? Une vaste étude canadienne se met en branle pour répondre à la question.
Combien d’enfants et d’adolescents ont vraiment été infectés à la COVID-19 depuis le début de la pandémie ? Une vaste étude canadienne se met en branle pour répondre à la question. Les données, récoltées par analyse sérologique, pourraient permettre de mieux orienter les stratégies de vaccination et de santé publique partout au pays.
Considérant que la grande majorité des cas de COVID-19 chez les moins de 18 ans sont bénins ou asymptomatiques, et que l’accès au dépistage est restreint, les scientifiques naviguent en ce moment dans l’inconnu.
Ainsi, cinq fois au cours de la prochaine année, 7 200 échantillons de sang seront analysés en partenariat avec des hôpitaux pédiatriques situés dans huit provinces du Canada.
Le projet de recherche est dirigé par le Dr Soren Gantt et la Dre Caroline Quach-Thanh, chercheurs au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine et professeurs à l'Université de Montréal.
«Lorsque des enfants viennent à l’urgence, on leur fait parfois des prises de sang pour diverses raisons. Souvent, il nous en reste dans les laboratoires, explique la Dre Quach-Thanh. On prend donc ces échantillons résiduels et on va les tester de manière anonyme pour savoir qui a déjà eu la COVID-19.»
À lire également : COVID-19: la vaccination chez les enfants est peu populaire
L’analyse sérologique permettra de détecter la présence d’anticorps et ainsi de déterminer si l’enfant est immunisé grâce à la vaccination ou par une infection au virus SRAS-CoV-2.
Les tests seront effectués en fonction de trois groupes d'âge distincts dans la fourchette de 0 à 18 ans.
«En ce moment, nous n’avons pas une bonne idée du nombre d’enfants qui ont vraiment eu la COVID-19 au cours des deux dernières années, constate la chercheuse. Est-ce que c’est 60 % ou 100 % des enfants qui ont eu la COVID ? C’est important de le savoir.»
Les données permettront d’évaluer l’ampleur de la transmission au sein de la population pédiatrique et aussi de «moduler les recommandations de santé publique » en fonction du territoire.
«S’il y a 100 patients dans une clinique de COVID longue. Est-ce que c’est beaucoup ou non ? Ça va dépendre du nombre total d’enfants qui ont été infectés dans la région » donne-t-elle en exemple.
«La réalité entre Québec, Montréal ou Rimouski n’est pas la même», ajoute la pédiatre.
Au Québec, le taux de vaccination chez les 5 à 11 ans a atteint 45 % au début du mois d’octobre, selon les plus récentes données gouvernementales.
«On me pose parfois la question à savoir s’il faut intensifier la publicité pour inciter les parents à faire vacciner leurs enfants, raconte la Dre Quach-Thanh. Si on constate que 80 % des enfants ont déjà été infectés et que tout s’est bien passé, l’offre de vaccination restera une offre. […] Ça ajoute des évidences aux recommandations de santé publique », estime la Dre Quach.
Les premiers résultats de cette étude financée par le gouvernement du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada seront attendus au début de l’hiver.