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Un non sens aux yeux d'un automobiliste de la région.
Tout ce que voulait Richard D'Agostino, c'était rendre visite à ses parents dans l'ouest de l'île.
Assis dans sa voiture au centre-ville de Montréal, à l'angle des rues Sainte-Catherine et de la Montagne, l'homme de 37 ans raconte qu'il a été surpris d'apprendre qu'il lui faudrait plus d'une heure pour se rendre à Dollard-des-Ormeaux (DDO).
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Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«Arriver sur l'autoroute A-720, je crois que ça me prenait 18 minutes parce qu'il y avait un détour par la rue Crescent et par Lucien L'Allier, mais ensuite il n'y avait qu'une voie et un agent envoyait les gens sur l'autoroute», raconte-t-il à CTV News.
Il a exprimé sa rage sur Instagram où, dans un accès de rire et de désespoir, le propriétaire d'une boîte de nuit s'est demandé s'il ne devrait pas tout simplement quitter le pays.
«Je dois faire 29 km et ça fait une heure et sept minutes», s'exclame-t-il dans la vidéo. «Attendez, je vais voir combien de temps il faut pour aller à Plattsburgh. À quelle vitesse je pourrais quitter le pays avant de rentrer chez moi dans l'ouest de l'île».
Éclatant d'un rire fou, M. D'Agostino révèle qu'il ne lui faudra qu'une minute de plus, soit une heure et huit minutes, pour se rendre aux États-Unis.
«Je pourrais être de l'autre côté de la frontière dans le temps qu'il me faut pour traverser Montréal», s'exclame-t-il.
M. D'Agostino admet qu'il a essayé d'autres moyens de transport pour rendre visite à ses parents.
«J'ai essayé de faire du jogging [pour aller à DDO] parce que je me disais: "Je peux le faire. J'essaie d'être en bonne santé. Cela représente trois ou quatre heures", explique-t-il. Même que j'ai pris un Bixi.»
Il déplore que la circulation dans le centre-ville et ses environs s'aggrave d'année en année.
«Mon principal problème, c'est qu'ils font tout en même temps. Il faudrait savoir choisir ses batailles.»
Rick Leckner, expert en circulation, n'est pas surpris par l'estimation du GPS, et M. D'Agostino ne devrait pas l'être non plus.
«C'est la réalité de la circulation à Montréal, parce que beaucoup de choses que nous aurions dû faire dans le passé n'ont pas été faites et ne sont toujours pas planifiées», dit-il à CTV News. «Voilà l'essentiel. Nous allons continuer à rester des otages dans les voitures, et même dans les bus, à cause du manque de vision et de planification.»
Selon M. Leckner, la seule chose que les gens peuvent vraiment faire est de planifier leurs voyages à l'avance.
«Il doit y avoir un changement de culture dans la ville et au Québec pour que, au moins, il y ait un signe que les autorités se soucient de ce qui se passe sur les routes», a-t-il lané. «À l'heure actuelle, je ne pense pas que ça soit le cas. Elles se contentent de faire le travail et ne se soucient pas vraiment des conséquences.»
CTV News a contacté la mairesse de Montréal, Valérie Plante, pour obtenir un commentaire, mais on lui a répondu qu'elle n'était pas disponible.
Le porte-parole de la Ville de Montréal, Philippe Sabourin, qui se tient au coin de la rue où M. D'Agostino a fait part de ses frustrations, dit comprendre pourquoi la circulation peut être ralentie sur la rue de la Montagne.
«Je ne peux pas commenter cette situation particulière, mais une chose est sûre: au centre-ville de Montréal, vous avez l'une des plus fortes concentrations de travaux de construction», a-t-il admis.
M. Sabourin reprend les conseils de M. Leckner en disant que les gens devraient organiser leurs itinéraires à l'avance.
Il note que les gens peuvent consulter la nouvelle carte interactive des obstacles et des travaux de la ville pour savoir quels travaux sont en cours le long de leur itinéraire.
«C'est peut-être une bonne idée de prendre un cocktail de moyens de transport. Prenez votre voiture pour vous rendre au métro Côte-Vertu, puis prenez le métro pour vous rendre au centre-ville.»
En réponse à la demande de commentaire de CTV News, le ministère des Transports du Québec a décidé de refuser la demande d'entrevue.
«Peut-être que la Ville de Montréal aurait plus à dire sur le sujet», a déclaré le porte-parole Louis-André Bertrand.