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La vice-première ministre estime que la Russie n'a pas sa place à la table de ceux qui tentent de maintenir la prospérité alors que la guerre illégale menée par Moscou en Ukraine a justement mis à rude épreuve l'économie mondiale.
La ministre canadienne des Finances, Chrystia Freeland, milite à nouveau pour que la Russie soit expulsée du G20, un forum international qui est justement destiné à gérer les préoccupations économiques mondiales.
Mme Freeland a déclaré vendredi que le retrait de la Russie du G20 était un sujet clé des discussions, cette semaine à Washington, lors des réunions des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays membres du Groupe des vingt.
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La ministre canadienne estime que la Russie n'a pas sa place à la table de ceux qui tentent de maintenir la prospérité alors que la guerre illégale menée par Moscou en Ukraine a justement mis à rude épreuve l'économie mondiale.
Mais lors d'une conférence de presse de clôture, vendredi matin, aux côtés de son homologue ukrainien, Mme Freeland a laissé entendre que ce sentiment n'était pas unanime autour de la table ministérielle du G20 cette semaine.
La Chine, par exemple, s'est opposée au retrait de la Russie du groupe.
«Vous ne pouvez pas être braconnier et garde-chasse en même temps», a déclaré Mme Freeland sur les raisons pour lesquelles la Russie devrait être expulsée.
«Vous n'envahissez pas et n'essayez pas de prendre le contrôle d'un autre pays. Ayant violé ce principe et continuant de le violer avec une guerre en cours, il est impossible de parler de collaboration internationale, d'efforts de coopération internationale avec la Russie», a-t-elle fait valoir.
Mme Freeland, comme d'autres de ses homologues, a quitté une réunion, mercredi, lorsque la délégation russe a voulu parler. La ministre a rappelé que le Canada ne participerait à aucune réunion en présence de la Russie.
Les commentaires faisaient écho à une déclaration des ministres des Finances du G7 publiée jeudi, selon laquelle les pays ne devraient plus mener leurs activités avec la Russie comme si de rien n'était.
Le conflit a encore mis à rude épreuve les chaînes d'approvisionnement mondiales et fait grimper les prix des denrées alimentaires et de l'essence, créant des pressions inflationnistes sur les consommateurs du monde entier et suscitant un malaise dans les pays en développement qui dépendent du blé de la région pour les programmes alimentaires.
Le directeur parlementaire du budget a noté vendredi dans un rapport que la guerre en Ukraine a «grandement accru l'incertitude relative aux perspectives économiques.»
Ce rapport a également signalé des problèmes avec certaines des dépenses militaires supplémentaires promises dans le budget, notant près de 15 milliards $ de dépenses supplémentaires inexpliquées en plus des plans récemment publiés par le ministère de la Défense.
L'Ukraine a fait pression sur ses alliés occidentaux pour obtenir davantage d'équipements militaires lourds afin d'aider sa défense. Mme Freeland n'a pas fourni plus de détails sur la façon dont les 500 millions $ promis dans son budget du 7 avril seraient dépensés.
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Mme Freeland a également déclaré avoir parlé jeudi avec le premier ministre ukrainien Denys Chmyhal de la réouverture de l'ambassade du Canada à Kyiv. Vendredi, le premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé que le Royaume-Uni rouvrirait son ambassade dans la capitale ukrainienne.
«Nous en parlons, a dit Mme Freeland, et nous entendons nos amis ukrainiens.»
Le ministre ukrainien des Finances, Sergii Marchenko, a déclaré qu'il avait demandé aux pays du G20 une aide financière supplémentaire pour stabiliser le budget de l'Ukraine, saluant les prêts que le Canada a déjà accordés.
Il a déclaré que les revenus actuels ne peuvent couvrir qu'environ la moitié des besoins existants du pays, à l'exclusion de la campagne militaire, ce qui crée un manque estimé à plusieurs milliards de dollars par mois.
«Maintenant, nous attendons une bonne décision, une décision intelligente de leur part», a déclaré M. Marchenko à propos des pays autour de la table du G20.
Le 31 mars dernier, déjà, le premier ministre Justin Trudeau estimait que la Russie devrait être expulsée du G20.
«Ça ne fait aucun sens d'avoir une discussion sur la croissance mondiale économique quand le pays responsable pour une grande partie des bouleversements serait autour de la table en train de faire semblant de contribuer», disait-il.