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Christian Dubé promet que son projet de loi sur l'efficacité du réseau de la santé va faire trembler le système jusque dans ses fondations.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, promet que son projet de loi sur l'efficacité du réseau de la santé, qui devrait notamment donner naissance à l'agence Santé Québec, va faire trembler le système jusque dans ses fondations.
À la fin de son allocution devant un auditorium Pierre-Péladeau rempli à pleine capacité, au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), le ministre a tenu à prévenir son auditoire rempli d'acteurs importants du réseau de la santé.
«Je vous le dis là, dans deux semaines, les colonnes du temple vont... Je cherchais un meilleur mot, mais ça va "shaker"», a-t-il lancé.
«Pourquoi? Parce que c'est tout le monde qui doit contribuer. On va demander beaucoup, mais à tout le monde», a expliqué le ministre en nommant les syndicats, les médecins et les gestionnaires.
Il n'a d'ailleurs pas caché qu'il s'attend à vivre «des moments plus difficiles» après le dépôt de ce nouveau projet de loi.
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Christian Dubé était l'invité lundi d'un forum organisé conjointement par le CHUM, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et le Quartier de l’innovation en santé de Montréal. Cet événement sous le thème «L’innovation: une source de valeur sociétale et économique» vise à mettre en valeur les capacités innovantes d'entreprises privées au bénéfice des soins de santé.
Tout au long de son discours, le ministre a insisté sur la nécessité d'innover non seulement en matière de technologies, mais surtout de processus. De manière de faire les choses dans l'immensité du réseau de la santé.
Rappelons que le projet d'agence Santé Québec, qui serait responsable de coordonner les opérations du réseau de la santé, est une promesse électorale formulée par la Coalition avenir Québec. Cette nouvelle structure aurait pour mandat de superviser les opérations des CISSS et des CIUSSS alors que le ministère conserverait son rôle de formuler des orientations en matière de santé et de services sociaux.
Au moment de faire l'annonce de cette promesse, la CAQ soutenait que le ministère «ne devrait pas être responsable à la fois de la planification et du fonctionnement quotidien du réseau».
Afin de mener à bien tous les changements qu'il souhaite implanter, le ministre a aussi tendu à la main aux syndicats. En référence aux négociations actuelles sur les conventions collectives du secteur public, M. Dubé a invité les centrales syndicales à oser faire les choses autrement.
«On a besoin d'avoir des conventions collectives qui sont plus au goût du jour, a-t-il affirmé en parlant des contrats de travail du personnel infirmier et des préposés aux bénéficiaires. Je ne mets pas la faute sur personne, je pense que c'est la faute de tout le monde, mais on a des conventions collectives d'une rigidité incroyable.»
Aux yeux du ministre de la Santé, tant que les conventions collectives ne refléteront pas la réalité actuelle commandant un meilleur équilibre entre le travail et la vie personnelle, le personnel va continuer de tourner le dos au réseau public.
«Maintenant que l’on conçoit ça, j'aimerais avoir la collaboration de tous les syndicats», a-t-il plaidé en s'en remettant à la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, pour «améliorer» les conventions collectives.
L'autre élément fondamental qui manque à la stratégie de Christian Dubé pour transformer le réseau de la santé demeure la transition numérique. Face au chaos que vit actuellement la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), il tient à rassurer la population.
Selon lui, on apprend de nos erreurs et ces ratés vont permettre au gouvernement de corriger les faux pas pour s'assurer d'un meilleur déploiement en santé. Le ministre voudrait également en profiter pour récupérer les identités numériques créées par les Québécois à la SAAQ pour les utiliser dans leur dossier de santé.