Début du contenu principal.
Une mère déplore que la personne ressource en classe ne soit pas intervenue auprès des jeunes pour leur expliquer qu'il s'agit d'un geste haineux.
Une mère affirme que l'école de sa fille, située au nord de Montréal, n'a pas agi lorsque des élèves ont effectué le salut hitlérien tout en écoutant une chanson de marche nazie dans la salle de classe.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Une vidéo de l'incident a été publiée sur TikTok montrant cinq élèves de première secondaire — de l'École secondaire des Chutes à Rawdon - alors qu'ils sont debout sur des chaises, entourés d'autres étudiants, et que la chanson Erika joue sur YouTube. La chanson a été composée dans les années 1930 et a souvent été jouée pour les troupes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale.
«Je ne croyais pas ce que je voyais [...] C'est choquant de voir quelque chose comme ça», a déclaré la mère de l'élève qui a enregistré l’événement.
L'étudiante et sa mère ont parlé à CTV News à condition qu'elles ne soient pas identifiées par crainte de représailles de la part d'autres personnes.
«C'était encore plus choquant de voir que l'enseignante se promenait simplement dans la vidéo, sans interpeller les jeunes de quelque manière que ce soit.»
Dans le clip vidéo de 10 secondes, une enseignante peut être vue à l'avant de la classe. Le court clip vidéo ne montre pas l'enseignant interagissant avec les élèves qui saluent et mettent leurs doigts sur leur visage pour imiter une moustache hitlérienne.
La vidéo a été retirée de TikTok, selon l'étudiant qui l'a publiée. CTV News a visionné une copie de la vidéo.
L'élève a expliqué que sa professeur était absente pour des raisons médicales et que c'était une enseignante suppléante qui était responsable de la classe le jour de l'incident.
«Elle a toujours le devoir de garder la classe sous contrôle et elle a échoué», a déclaré la mère. «C'était une démonstration très spécifique et haineuse et elle n'a rien fait de sorte que, pour moi, c'était très choquant.»
«L'enseignante n'a vraiment rien fait pour arrêter la situation», a spécifié l'élève, ajoutant qu'un enseignant-ressource n'est venu dans la classe que pour se plaindre du bruit.
«La plupart des garçons font les saluts nazis et chantent la chanson d'Erika. Et comme il y a deux pianos à l'école, certains enfants jouent même la mélodie au piano», a soutenu l'élève.
La mère interpelle l'enseignante et l'école pour leur manque de jugement.
«Ce n'était pas comme si c'était arrivé au déjeuner dehors. Quelqu'un a dit à l'enseignante qu'elle était là et qu'elle l'a vu. Ce ne devrait pas être à moi de le dire à l'école. Elle a vu, elle était là», a-t-elle dit.
CTV News a contacté le Centre de services scolaire des Samares, qui supervise l'école, pour répondre aux préoccupations soulevées par la famille.
Dans un courriel, un porte-parole a affirmé qu'il «déplorait» l'incident décrit dans la vidéo.
«Dès que l'administration a été informée la semaine dernière, des mesures nécessaires ont été rapidement prises auprès des élèves et de l'enseignante suppléante. Une sensibilisation a déjà été effectuée auprès du groupe afin de leur faire comprendre le contenu du geste et sa signification», poursuit le communiqué, sans préciser quelles mesures ont été prises.
Le Centre de services scolaire des Samares a refusé nos demandes d'entrevue et n'a pas voulu préciser la nature des sanctions, ni le nombre de jeunes visés.
La Fondation pour l'éducation sur le génocide, basée à Montréal, affirme que des incidents comme celui-ci ne sont pas si rares.
L'année dernière, à Toronto, un conseil scolaire local a signalé trois cas d'antisémitisme en un mois, dont deux élèves de 6e année qui ont fait un salut nazi à leur professeur juif.
«Ils ( les élèves) ne comprennent pas pourquoi c'est haineux et ce que ces gestes signifient. L'éducation fait définitivement défaut», a assuré la directrice des communications de la fondation, Marcy Bruck.
Le fait que l'incident de Montréal se soit produit devant une enseignante était particulièrement «honteux», a-t-elle déclaré.
«Cela aurait pu être un moment d'apprentissage pour le professeur s'il avait été prêt à demander pourquoi tu fais ça ?» ajoute Mme Bruck. «Malheureusement, beaucoup d'enseignants ne sont même pas conscients du geste et s'ils le sont, ils ne savent pas comment y faire face.»
Avec des informations de Rob Lurie de CTV News Montréal et de Marie-Pier Boucher, Noovo Info.