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Des salaires plus hauts, des petits bonis, des cartes de gaz, des frais sportifs remboursés — rien de trop beau pour la classe ouvrière!
Statistique Canada rapporte que le taux de chômage au Québec a été de 4,1 % le mois dernier, en baisse de 0,4 par rapport à celui de février. Ce taux a été le plus bas jamais enregistré par la province alors que des milliers de postes restent à combler.
Ces chiffres ne surprennent pas l’expert-conseil au Conseil de l’information du travail et ancien directeur du Centre d’études sur l’emploi et la technologie d’Emploi-Québec, Normand Roy.
«C’est sûr qu’il y a eu l’épisode de la COVID, mais sinon, on observe des progrès significatifs depuis les années 2008 et 2009. La raison principale est la démographie», soutient M. Roy.
Selon l’expert-conseil, l’augmentation du nombre de travailleurs sur le marché arrive à son paroxysme, car il y a beaucoup moins de nouvelles personnes pour remplir les rôles à combler.
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Un bas taux de chômage est un signe positif pour l’économie. Depuis la récession de 2008, le Québec n’a jamais été en meilleure position, selon M. Roy. Néanmoins, ces faibles taux apportent un lot de difficulté aux employeurs.
«Pour bien des employeurs, ça pose des problèmes qu’ils n’avaient pas avant, quand il y avait une abondance de main-d’œuvre. Cela a un effet sur les salaires évidemment et sur les attentes des employés que ça soit par rapport aux conditions de travail ou les lieux de travail», explique l’expert-conseil.
Le message est donc clair pour les employeurs qui doivent s’activer en mode séduction afin d’attirer les derniers travailleurs disponibles qui sont sans emploi.
Dans ce contexte, ce sont les travailleurs qui ont une plus grande prise sur la négociation. De leur côté, les employeurs se doivent de les séduire autant que possible.
«On est en mode séduction. On essaye le plus possible d’être attrayant et d’aller chercher une belle clientèle au niveau de la main d’œuvre», a exprimé la partenaire d’affaires aux ressources humaines pour Ortec Environnement Services, Karine Desaulniers.
Que ce soit par l’augmentation salariale ou l'offre d'une plus grande flexibilité quant aux conditions de travail, les employeurs sont plusieurs à tenter d’attirer l’attention du peu de travailleurs disponibles.
«C’est sûr que les salaires augmentent et ils ont plus de choix. On essaye de les retenir que ce soit avec de petits bonis, des cartes de gaz ou des frais pour des activités sportives», explique le directeur d’usine chez ATHOM, Jean-Sébastien Vennes.
Le salaire horaire moyen a augmenté le mois dernier de 3,4 % au Canada par rapport à 12 mois plus tôt. À l’échelle des provinces, la croissance a été la plus marquée en mars à l’Île-du-Prince-Édouard, de 8,4 %, au Nouveau-Brunswick, de 7,6 % et au Québec, de 5,5 %.
Voyez le reportage de la journaliste de Noovo Amélie St-Yves dans la vidéo: