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L'aide n'atténue pas à moyen et long termes les difficultés qui viennent avec la pauvreté, estime le Collectif pour un Québec sans pauvreté.
Même si les chèques de 400 $ ou 600 $ pour affronter l’inflation sont bienvenus par les groupes qui portent la voix de personnes à faible revenu, ceux-ci estiment que l’aide est mal ciblée.
De plus, elle n’atténue pas à moyen et long termes les difficultés qui viennent avec la pauvreté, estime le Collectif pour un Québec sans pauvreté.
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Ce collectif regroupe des dizaines d’organismes, certains nationaux, d’autres régionaux, qui s’intéressent à la justice sociale et à la défense des droits des personnes à faible revenu. On y trouve des groupes de femmes, des groupes communautaires et syndicaux, par exemple.
Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, a annoncé plus tôt cette semaine le versement de ces chèques, qui atteindront 600 $ pour les personnes qui touchent un revenu de 50 000 $ ou moins. Le montant de 600 $ diminuera graduellement pour les revenus supérieurs à 50 000 $ pour s’établir à 400 $ à partir d’un revenu de 54 000 $.
Un chèque de 400 $ sera accordé aux particuliers dont le revenu se situe entre 54 000 $ et 100 000 $. Le montant de 400 $ diminuera graduellement après 100 000 $ pour être nul pour un revenu de 104 000 $ ou plus, explique le ministère des Finances dans sa documentation.
En entrevue vendredi, Virginie Larivière, du Collectif pour un Québec sans pauvreté, a convenu qu’un chèque de 600 $ n’est en soi `pas une mauvaise nouvelle' pour les gens à faible revenu.
Les personnes à faible revenu, comme les aînés, les personnes assistées sociales, les étudiants, des familles monoparentales, en ont particulièrement besoin, a souligné Mme Larivière.
«Les gens savent déjà exactement où ils vont mettre cet argent-là, parce qu’ils ont une facture d’Hydro en retard, un loyer en retard, des épiceries à rattraper. Alors c’est sûr que c’est une bonne nouvelle, mais malheureusement, ça ne va pas durer dans le temps, ça ne va pas changer la situation des personnes en situation de pauvreté», a opiné Mme Larivière.
Elle rappelle que «l’inflation ne touche pas les gens de la même façon», à un revenu de moins de 50 000 $, de 75 000 $ ou de 100 000 $.
«Le gouvernement sait exactement qui sont ces ménages qui sont à faible revenu et qui peinent à arriver, qui vivent les conséquences de l’inflation de façon beaucoup plus dramatique» que ceux qui touchent des revenus plus élevés, fait valoir Mme Larivière.
Le Collectif aurait préféré, par exemple, une bonification du Crédit d’impôt pour solidarité, afin d’accorder un peu de répit à plus long terme à certains ménages. Il s’agit d’un crédit d’impôt qui est remboursable et qui est destiné à soutenir les ménages à faible ou moyen revenu.
Les organisations syndicales, de leur côté, ont déjà suggéré d’autres formes d’aide, plus structurantes qu’un chèque une fois, et à plus long terme, pour les personnes à faible revenu: une hausse du salaire minimum à 18 $ minimalement.
Le salaire minimum est à 14,25 $ l’heure au Québec depuis le 1er mai.
Les organisations syndicales ont également suggéré une hausse des prestations d’aide sociale.
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