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En point de presse à l'Assemblée nationale, mardi, le député de LaFontaine a comparé ses adversaires politiques à l'ancien président américain, qui prêchait pour la construction d'un mur pour empêcher l'immigration clandestine du Mexique aux États-Unis.
En voulant fermer le chemin Roxham pour empêcher des entrées irrégulières de demandeurs d'asile au Québec, le Parti québécois et son chef se comportent comme Donald Trump, estime le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay.
En point de presse à l'Assemblée nationale, mardi, le député de LaFontaine a comparé ses adversaires politiques à l'ancien président américain, qui prêchait pour la construction d'un mur pour empêcher l'immigration clandestine du Mexique aux États-Unis.
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M. Tanguay n'a pas hésité à qualifier de «politique de déportation» la proposition du PQ.
«Je trouve ça assez difficile d'accepter qu'un parti politique veuille fermer le chemin Roxham, a-t-il déclaré. Ils vont faire quoi, envoyer la Sûreté du Québec arrêter les gens? Les remettre dans l'autobus qui les a amenés ici pour les envoyer où? Voyons donc!
«À toutes fins pratiques, quand le Parti québécois dit qu'il faut empêcher les immigrants de passer, c'est bâtir un mur, comme disait Trump, avec des agents de sécurité», a-t-il ajouté.
Les libéraux prêchent pour une «immigration ordonnée», mais renvoient la balle dans la cour d'Ottawa.
«Ottawa doit renégocier [l'entente sur les tiers pays sûrs], a plaidé M. Tanguay. J'espère qu'ils ont déjà une stratégie et un échéancier.
«On veut que les États-Unis prennent davantage leurs responsabilités, qu'ils ne soient pas uniquement une terre de transition, a poursuivi le chef libéral. Ils ne doivent pas permettre à des individus de prendre ces personnes-là, qui ont besoin d'aide, et les mettre dans un autobus. Elles ne sont pas de la marchandise.»
Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, avait à nouveau dû expliquer, mardi matin, comment il entrevoyait de mettre un terme à l'entrée massive de demandeurs d'asile par le chemin Roxham.
Le député de Camille-Laurin martèle depuis plusieurs semaines qu'à défaut d'un geste clair et rapide d'Ottawa pour endiguer la crise, le gouvernement du Québec peut et devrait fermer le chemin Roxham.
Étant donné que la province a juridiction sur ses routes, il serait possible, selon M. St-Pierre Plamondon, d'empêcher l'accès au chemin Roxham, comme le Nouveau-Brunswick l'avait fait pour ses routes menant au Québec durant la pandémie.
Pressé de questions de la part de journalistes, il n'a toutefois pas été en mesure de préciser de quelle manière les forces de l'ordre procéderaient.
«Ce n'est pas à moi de définir comment la police aurait à intervenir, a répondu l'élu, dans le cadre d'un point de presse tenu à l'Assemblée nationale. Ce qu'on dit, c'est que si le gouvernement fédéral, après six ans à instrumentaliser le chemin, a l'intention de rendre le tout permanent, ça va prendre une intervention du Québec.
«Je n'ai pas dit que la SQ intercepterait les gens, a-t-il nuancé. J'ai dit qu'elle a compétence pour fermer le chemin, le bloquer. Donc, à ce moment-là, le chemin Roxham devient une enclave gérée par le fédéral et les donateurs du PLC, mais il devient inutilisable parce qu'on a compétence...»
M. St-Pierre Plamondon a rappelé aux journalistes que la fermeture du chemin Roxham, durant la pandémie, avait permis de faire diminuer le nombre de passages de demandeurs d'asile à 3000 ou 4000 annuellement; depuis sa réouverture, on en dénombre dix fois plus.
Ce faisant, a ajouté le chef péquiste, les demandeurs d'asile seraient forcés de se présenter à des postes frontaliers officiels pour entrer au Canada. «Ces postes devraient servir de manière à ce que leur arrivée ne soit pas chaotique, mais ordonnée», a-t-il plaidé.
Il s'agit selon lui de la seule manière de protéger ces immigrants des passeurs abusant de leur vulnérabilité, un phénomène érigé en système et qualifié par M. St-Pierre Plamondon de «réseau criminel de traite de personnes».
La ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, Christine Fréchette, a affirmé en mêlée de presse que la proposition du Parti québécois l'avait «fait rire».
«Si je comprends bien, le PQ veut que la SQ aille dire à la GRC: "tasse-toé mon oncle, à partir de maintenant, c’est moi qui gère la frontière!"» a-t-elle ironisé.
«Le PQ vit dans un monde parallèle, a ajouté la ministre. La gestion de la frontière, ça relève du fédéral.»
Mme Fréchette a réitéré que la problématique constatée actuellement au chemin Roxham démontre «l'urgence» pour Ottawa de «régler le problème pour de bon», notamment en renégociant l'entente des tiers pays sûrs.
«M. Trudeau doit négocier, a-t-elle affirmé. S'il détient d'autres solutions, qu'il les applique. C'est de sa compétence.»
Québec solidaire estime lui aussi que le Parti québécois fait fausse route en voulant fermer le chemin Roxham et qu'il est du devoir du Québec d'accueillir et de protéger les réfugiés.
«Le PQ nage en pleine confusion, a déclaré le co-porte-parole solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois. Si on arrivait à fermer unilatéralement le chemin Roxham demain matin, d'autres chemins clandestins feraient malheureusement leur apparition et ça rendrait encore plus difficile le fait de documenter les gens qui entrent.»
Le député de Gouin juge que M. St-Pierre Plamondon «fait de la politique» sur le dos des demandeurs d'asile. «C'est plus simple que de proposer des solutions pragmatiques pour régler le problème», a-t-il affirmé en point de presse.
Québec solidaire demande plutôt que l'entente des tiers pays sûrs soit suspendue le temps qu'elle soit renégociée, ce qui forcerait les migrants à traverser les frontières de façon «légale, sécuritaire et ordonnée».
«Il faut reconnaître que ce flux migratoire existe, a poursuivi M. Nadeau-Dubois. C'est possible de le faire, mais de manière humaine.»