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L’aspirant chef libéral Frédéric Beauchemin reçoit l’appui de deux anciens ministres: Kathleen Weil et Luc Blanchette. Ils seront d’ailleurs présents à Trois-Rivières vendredi au moment où le député fera officiellement son entrée dans la course.
Le député libéral Frédéric Beauchemin a officialisé sa candidature à la chefferie libérale vendredi. Il a martelé qu'il sera le candidat de la saine gestion des finances publiques et du développement économique régional. L'ex-ministre des Finances Carlos Leitão lui recommande de ne pas tarder à redresser le budget de l'État québécois s'il gagne la course.
«Le rôle du gouvernement, ce n'est pas de choisir qui va gagner. Le rôle du gouvernement, c'est de s'assurer de créer un écosystème pour que tous puissent avoir la chance de gagner», a lancé celui qui veut succéder à Dominique Anglade.
«Le PLQ doit proposer une alternative de développement économique qui soutient le secteur privé, réduit la bureaucratie et la réglementation», a-t-il ajouté.
Il a fait son annonce vendredi à Trois-Rivières entouré de quelques dizaines de militants libéraux. M. Beauchemin est appuyé par sa collègue au caucus, la députée de Chomedey, Sona Lakhoyan Olivier.
Les anciens ministres libéraux Carlos Leitão, Kathleen Weil et Luc Blanchette étaient également présents pour lui offrir leur soutien.
M. Blanchette dit avoir été attiré par la sensibilité régionale et la volonté de développement économique de Frédéric Beauchemin. «Tout ce qui est mine, forêt, agriculture, pêche, il faut remettre ça à l'avant, c'est notre panier d'épicerie qui en dépend», a-t-il expliqué en entrevue avec La Presse Canadienne.
«J'aime son dynamisme. J'aime sa vision du Québec et son background économique. Il reflète beaucoup les valeurs du PLQ», a pour sa part affirmé Mme Weil, qui a notamment été ministre de la Justice et ministre de l’Immigration.
Frédéric Beauchemin veut se positionner comme un candidat économique de «centre-droit».
«Il n'y a pas de lunch gratuit dans la vie, il faut absolument être des bons gestionnaires de la machine de l'État pour qu'elle soit représentative des aspirations des prochaines générations», a-t-il affirmé en entrevue avec La Presse Canadienne.
M. Beauchemin soutient qu’il ne veut pas couper dans les services publics. Du même souffle, il dit que «chaque programme devrait être revisité une fois de temps en temps pour s'assurer qu'on n'est pas en train de dépenser de l'argent inutilement».
Carlos Leitão – qui a mené une importante opération de compression quand il était au gouvernement – conseille à son champion de ne pas oublier la «colonne des revenus» et d’agir rapidement dans le dossier des finances publiques. «Si on ne règle pas ça maintenant, mais seulement dans trois ou cinq ans, ça sera beaucoup plus dur. Là on a le temps de le faire sans sombrer dans des coupes», a-t-il dit lors de la conférence de presse.
Rappelons que le dernier budget du gouvernement caquiste prévoit un déficit de 11 milliards $.
La chefferie sera toutefois un défi pour M. Beauchemin qui n’est pas très connu du grand public. Il a passé les derniers mois à parcourir le Québec pour se faire connaître des militants libéraux.
«Une course à la chefferie, c'est un débat d'idées, ce n'est pas un concours de personnalité. Pour moi, ce qui va être important, c'est d'être présent sur le terrain», a-t-il affirmé.
En octobre dernier, le député a été visé par des plaintes pour harcèlement psychologique déposées par la présidente de l’aile jeunesse d’alors, Élyse Moisan. Il avait été exclu du caucus libéral. Frédéric Beauchemin a finalement été réintégré en décembre après que les plaintes eurent été retirées à la suite d’un processus de médiation.
L’ex-dirigeant et chef des marchés des capitaux à la Banque Scotia devient donc le quatrième candidat pour la succession de Dominique Anglade. Les autres aspirants chefs sont l’ancien président et directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Charles Milliard, l’ex-maire de Montréal Denis Coderre, et l’avocat fiscaliste Marc Bélanger.
Le ministre fédéral des Transports, Pablo Rodriguez, est toujours en réflexion. La Presse Canadienne rapportait le mois dernier que M. Rodriguez s’activait en coulisses avec l’aide de proches collaborateurs en vue de se lancer dans la course.
Les défis à relever sont déjà nombreux pour le prochain chef des libéraux: l’aiguille des sondages ne bouge pas en leur faveur, leurs appuis chez les francophones sont faméliques, les jeunes ont déserté le parti et il doit reconquérir les régions du Québec.
La course commence officiellement en janvier 2025. Le nouveau chef libéral sera choisi à l’été de cette même année.