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Le gouvernement ukrainien affirme que les chars, et en particulier les Léopards, sont essentiels à l'effort de guerre de Kyiv.
La Pologne a indiqué lundi qu'elle demandera à Berlin l'autorisation d'envoyer des chars Leopard de construction allemande en Ukraine, alors que le gouvernement de Varsovie pousse ses alliés occidentaux à accélérer la fourniture de matériel militaire à Kyiv pour contrecarrer l'invasion russe.
L'Allemagne a hésité à envoyer des chars en Ukraine. Mais les responsables polonais ont été encouragés par les remarques de la ministre allemande des Affaires étrangères dimanche selon lesquelles Berlin ne chercherait pas à empêcher la Pologne de fournir des chars de combat Leopard 2 à l'Ukraine.
Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki n'a pas précisé lors d'une conférence de presse lundi quand la demande à l'Allemagne sera faite. Il a déclaré que la Pologne était en train de constituer une coalition de nations prêtes à envoyer des chars de combat Leopard 2 à l'Ukraine.
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La Pologne a besoin du consentement de l'Allemagne, qui construit les chars, pour les envoyer dans un pays non membre de l'OTAN.
Mais même s'il n'y a pas d'autorisation de l'Allemagne, Varsovie prendra ses propres décisions, a prévenu M. Morawiecki.
La Pologne est devenue l'un des principaux avocats, au sein de l'Union européenne, d'accorder à l'Ukraine l'aide militaire qui pourrait l'aider à l'emporter sur les forces d'invasion du Kremlin, 11 mois après le début de la guerre. L'hésitation de l'Allemagne a suscité des critiques, en particulier de la part de la Pologne et des États baltes, pays du flanc oriental de l'OTAN qui se sentent particulièrement menacés par la nouvelle agression de la Russie.
Berlin, bien qu'elle ait fourni une aide substantielle, a été critiquée pour avoir traîné des pieds dans la fourniture de matériel militaire.
Le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, a déclaré lundi qu'il était important que l'Allemagne ne prenne pas une mesure «imprudente» qui pourrait être regrettée par la suite, ajoutant qu'une décision ne sera pas précipitée.
«Ce sont des questions difficiles de vie ou de mort, a-t-il ajouté. Nous devons nous demander ce que cela signifie pour la défense de notre propre pays.»
Pressé de savoir combien de temps pourrait prendre une décision sur l'envoi de chars, M. Hebestreit a répondu: «Je suppose que ce n'est plus une question de mois maintenant.»
Le gouvernement ukrainien affirme que les chars, et en particulier les Léopards, sont essentiels à l'effort de guerre de Kyiv.
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Auparavant, des responsables polonais avaient indiqué que la Finlande et le Danemark étaient prêts à se joindre à Varsovie pour envoyer des Léopards en Ukraine. Le Royaume-Uni s'est engagé à envoyer certains de ses chars Challenger. Le président français Emmanuel Macron a annoncé dimanche qu'il n'excluait pas d'envoyer des chars de combat Leclerc en Ukraine et avait demandé à son ministre de la Défense de «travailler» sur cette idée.
Mais M. Macron a précisé qu'une décision reposait sur trois critères qui ont également pesé sur l'esprit d'autres dirigeants occidentaux : que le partage de l'équipement ne conduise pas à une escalade du conflit; qu'il fournirait une aide efficace et pratique lorsque le temps de formation est pris en compte; et que cela n'affaiblirait pas l'armée de son pays.
M. Morawiecki a dit que si la Pologne avait l'intention de demander à l'Allemagne l'autorisation d'envoyer des chars Leopard en Ukraine, la demande est «une question secondaire», car un groupe de pays de l'UE examine comment aider Kyiv.
«Même si, finalement, nous n'obtenons pas cette autorisation, nous ― au sein de cette petite coalition ― même si l'Allemagne n'est pas dans cette coalition, nous remettrons nos chars, avec les autres, à l'Ukraine», a-t-il expliqué.
M. Morawiecki a ajouté que des pourparlers avaient également eu lieu «avec nos partenaires à Bruxelles» sur le sujet, faisant référence au bloc des 27 pays de l'UE.
«Naturellement, ce ne sont pas des pourparlers faciles, mais nous ferons des efforts pour briser cette barrière de réticence dans divers pays», a-t-il dit.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré dimanche à la chaîne de télévision française LCI que la Pologne n'avait pas officiellement demandé l'approbation de Berlin pour partager certains de ses Léopards de fabrication allemande, mais a ajouté «si on nous le demandait, nous ne ferions pas obstacle».
La Pologne veut envoyer une compagnie de chars Leopard, ce qui signifie 14 d'entre eux, mais ils feraient à peine impression dans une guerre impliquant des milliers de chars. Si d'autres pays contribuent, estime Varsovie, le détachement de chars pourrait atteindre une taille de brigade beaucoup plus importante.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé que les derniers développements concernant l'envoi de chars d'Europe occidentale en Ukraine «ont signalé une nervosité croissante parmi les membres de l'alliance»
L'Allemagne est l'un des principaux fournisseurs d'armes à l'Ukraine, et elle a ordonné une révision de ses stocks de Leopard 2 en vue d'un éventuel feu vert. Néanmoins, le gouvernement de Berlin a fait preuve de prudence à chaque étape de l'augmentation de son aide militaire à l'Ukraine, une hésitation considérée comme enracinée dans son histoire et sa culture politique.
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