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La société d'État désire se blinder contre les événements climatiques extrêmes qui augmenteront en fréquence et en violence dans les prochaines années.
Hydro-Québec désire se blinder contre les événements climatiques extrêmes qui augmenteront en fréquence et en violence dans les prochaines années.
La société d’État s’est dotée jeudi d’un Plan d’adaptation aux changements climatiques de plus de 160 pages afin d’assurer la pérennité de ses installations et de son service dans un contexte de conditions météorologiques qui s’intensifient.
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Parmi les aléas climatiques qui toucheront la province d’ici quelques années et contre lesquels Hydro-Québec veut se protéger, on retrouve des chaleurs et froids extrêmes, des cycles de gel-dégel, des précipitations de pluie et de neige extrêmes, des puissants vents et des feux de forêt, pour ne nommer que ceux-ci.
Ainsi, au terme d’une «démarche ambitieuse et réfléchie» et afin d’offrir des solutions ciblées pour réduire à long terme les factures, Hydro a identifié plusieurs dizaines d’actions qui sont ou seront mises en œuvre dans les prochaines années. Ce plan se veut «évolutif», qui contient 26 axes d'interventions, et est sujet aux changements selon les avancées scientifiques concernant le climat.
Hydro n’est pas en mesure d’évaluer exactement les coûts liés à la réalisation de ses objectifs. On estime toutefois que chaque dollar investi aujourd’hui dans l’adaptation aux changements climatiques pourra faire économiser «de 10 à 15$» dans le futur.
Le directeur à l’activation et intégration du développement durable à Hydro-Québec, Philippe Bourke, souligne cependant que le plan stratégique 2022-2026 d'Hydro-Québec prévoit une hausse des investissements pour l'entretien des infrastructures, passant de 3,7 à 5 milliards $.
«On est déjà engagé dans une logique où on augmente notre effort. De façon précise, je crois qu'on a doublé au cours des dernières années les investissements en maîtrise de la végétation», a soutenu en exemple M. Bourke.
Hydro-Québec souhaite notamment remplacer des poteaux en bois pour un matériel en composite plus résistants dans certains secteurs de son réseau.
Le nombre exact de poteaux à changer n’est pas connu, mais Hydro affirme que la mise en œuvre de ces remplacements est en cours. Soulignons aussi que certains poteaux, dont on estime le niveau de vie à 60 ans, ne nécessiteront qu’un entretien afin d’assurer un état adéquat.
Hydro affirme que la pourriture causée par les précipitations grandissantes et l’humidité qu’elles occasionnent forcent un remplacement prématuré. On estime à 1,93 million les poteaux en bois sur l’ensemble du réseau. Il en coûte 5500 $ pour changer l’un de ces poteaux.
Fait notable, le territoire «en expansion» de la population des pics-bois et des fourmis entraîne des dommages sur des poteaux d'Hydro.
«Dans certains cas, si les poteaux en bois sont très affectés par plus d’humidité, soit avec plus de précipitations et des chaleurs extrêmes, leur durée de vie va diminuer. Donc, il y a deux impacts: une vulnérabilité plus grande à des pannes et un taux de remplacement plus élevé», a expliqué M. Bourke, lors de la présentation du plan ce jeudi à Montréal.
Hydro-Québec désire également adapter les horaires de travail et créer des îlots de fraîcheur afin de réduire les effets indésirables de la chaleur sur les employés de la société d’État. Le nombre de pauses pourrait donc augmenter dans les prochaines années. «Les tâches effectuées par les équipes deviennent plus complexes et demandent plus de temps lorsque les conditions météorologiques sont extrêmes», indique-t-on dans le plan.
On indique que les évènements plus intenses causent de plus en plus de panne et mobilisent les quelque 1300 employés qui travaillent sur les lignes d’Hydro, ce qui les rend indisponibles pour d’autres tâches d’entretiens ou d’inspections. «Les journées de grande chaleur peuvent notamment embuer les lunettes et rendre les mains moites, ce qui peut contribuer à augmenter le risque d’accidents et d’incidents», mentionne-t-on.
Hydro mettra en place une panoplie de mesures pour préserver la sécurité de ses infrastructures et des forêts, particulièrement au nord du Québec. On évaluera entre autres la possibilité d’utiliser du matériel résistant aux incendies en plus de sensibiliser les «utilisateurs» des milieux forestiers en plus d'ajouter les savoirs locaux autochtones aux activités des comités pour l’aménagement forestier».
On relève toutefois qu’il est «difficile de planifier les ressources nécessaires pour les saisons à venir».
Parmi les autres mesures envisagées, Hydro-Québec souhaite renforcer certaines lignes de transport, intensifier le programme d'abattage d'arbres à risque pour son réseau de distribution.
Avec des informations de Frédéric Lacroix-Couture de la Presse canadienne