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Le changement climatique désaligne certains saumons du Pacifique avec la croissance du plancton océanique qu'ils mangent pour survivre, selon une nouvelle étude.
Le changement climatique désaligne certains saumons du Pacifique avec la croissance du plancton océanique qu'ils mangent pour survivre, selon une nouvelle étude.
Dans le plus grand ensemble de données jamais recueillies sur le moment de la migration des saumons juvéniles, l'étude a révélé que le changement climatique fait que certaines populations de saumon migrent plus tôt, en décalage avec les proliférations de plancton qui sont également affectées par l'évolution des conditions météorologiques.
L'autrice principale, Sam Wilson, a expliqué qu'à mesure que le changement climatique se poursuivra, les deux pourraient être de moins en moins synchronisés, mettant la survie du saumon en danger.
«L'océan côtier change d'une certaine façon et le saumon du Pacifique change d'une myriade d'autres façons et ces façons ne s'alignent pas toujours», a résumé Mme Wilson, chercheuse postdoctorale au Laboratoire des bassins versants du saumon de l'Université Simon Fraser.
De nombreuses espèces de saumon du Pacifique sont en péril ou même en voie de disparition pour plusieurs raisons, notamment la surexploitation et le manque de protection de l'habitat. Mme Wilson suggère que la réaction des jeunes saumons pourrait être un mécanisme d'adaptation qui les aide à survivre et renforce la nécessité de protéger la biodiversité.
Sam Wilson a passé près de cinq ans à collecter des données à partir de projets de recherche en Amérique du Nord sur 66 populations de saumon sauvage du Pacifique s'étendant de l'Oregon à la Colombie-Britannique en passant par l'Alaska et datant d'au moins 20 ans.
Elle a découvert que certaines populations de saumons migraient plus tôt, le rose et le kéta changeant le plus rapidement sept jours plus tôt par décennie, tandis que d'autres espèces ne voyaient aucun changement en moyenne.
En moyenne, les poissons parviennent toujours à trouver le plancton dont ils ont besoin, a indiqué Mme Wilson, mais le changement climatique signifie qu'ils correspondront de moins en moins aux efflorescences.
Des événements majeurs tels que la vague de chaleur marine connue sous le nom de «The Blob», qui a persisté dans l'océan Pacifique entre 2013 et 2016, ont conduit à un «grand événement de décalage» et à une diminution de la survie des jeunes saumons, a-t-elle déclaré.
«Et c'était un signe avant-coureur du futur changement climatique», a-t-elle ajouté.
La recherche a révélé que les changements dans la migration du saumon n'étaient pas prévisibles, les populations de la même espèce de saumon se comportant différemment.
Mme Wilson a dit que cela pourrait être un défi pour les personnes responsables de gérer et de protéger l'espèce, qui utilisent souvent une population comme indicateur pour prédire comment le reste de l'espèce se comporte.
«Alors, pourraient-ils dire, le saumon rouge de Chilko ne change pas son calendrier de migration, nous n'avons donc pas à nous en soucier. Passons au sujet suivant», a-t-elle affirmé.
«Mais ces changements ne sont pas prévisibles, à travers l'espace et le temps.»
Les auteurs de l'étude recommandent d'éviter une «approche unique» de la gestion, a-t-elle mentionné.
Pour ceux qui ne font pas partie de la recherche ou de la gestion du saumon, ce manque déroutant de prévisibilité doit être célébré, a-t-elle toutefois nuancé.
Le fait que les populations aient réagi différemment est un exemple de biodiversité et un signe que le saumon dispose d'outils pour faire face au changement climatique, souligne-t-elle.
«En tant que scientifique, je peux vous dire que si vous voulez préserver la biodiversité, vous devez préserver l'habitat qui sous-tend cette biodiversité», a-t-elle indiqué.
«Cette imprévisibilité me donne des maux de tête en tant que scientifique essayant de le prédire. Cela pourrait donner des maux de tête à un gestionnaire essayant de le prédire. Mais cela protège également le saumon. Nous devons donc maintenir cette diversité si nous voulons continuer à avoir du saumon dans notre océan, et dans nos lacs et sur nos tables à l'avenir.»