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On doit agir dans ce délai pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre, selon le GIEC.
Si elle souhaite conserver un monde «vivable», l’humanité n’a que moins de trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre, a prévenu le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son rapport, publié lundi.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré que le rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) révélait «une litanie de promesses climatiques non tenues» par les gouvernements et les entreprises, les accusant d'attiser le réchauffement climatique en s'accrochant aux combustibles fossiles nocifs.
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Selon M. Guterres, il s'agit «d'un bilan de honte, un répertoire de promesses vides, qui nous mettent fermement sur la voie vers un monde invivable.»
Les gouvernements avaient convenu dans l'accord de Paris de 2015 de maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2° Celsius au cours de ce siècle — et idéalement moins de 1,5°.
Pourtant, les températures ont déjà augmenté de plus de 1,1° depuis l'ère préindustrielle, ce qui a entraîné une augmentation mesurable et tangible des catastrophes.
On cite par exemple des crues soudaines, des sécheresses prolongées, des ouragans plus intenses et des incendies de forêt de plus longue durée, mettant des vies humaines en danger un peu partout dans le monde et coûtant aux gouvernements des centaines de milliards de dollars.
«Les émissions mondiales projetées (selon les engagements actuels des pays) placent la limitation du réchauffement climatique de 1,5° C hors de portée et rendent plus difficile après 2030 de limiter le réchauffement à 2° C», concluent les experts du GIEC.
En d'autres termes, «si nous continuons à agir comme nous le faisons actuellement, nous n'allons même pas limiter le réchauffement à 2 degrés, encore moins à 1,5», résume le coprésident du rapport, James Skea, de l'Imperial College de Londres, en entrevue à l'Associated Press.
Le ministre de l'Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, a réagi au rapport lundi en conférence de presse.
Il a tenu à remercier la délégation canadienne pour sa participation à la 56e séance du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat et renforce la détermination du Canada à devenir carboneutre.
«Les données scientifiques montrent qu'il est vital que les pays en fassent davantage et agissent plus rapidement pour lutter contre les changements climatiques et garder le cap sur l'objectif de l'Accord de Paris, qui est de limiter la hausse de température à 1,5 °C. Nous devons nous fixer des cibles plus ambitieuses afin d'éviter des changements climatiques catastrophiques et d'exploiter le plein potentiel économique offert par des mesures ambitieuses», a-t-il affirmé.
Crédit: Chad Hipolito | La Presse canadienne
Steven Guilbeault ajoute que le Canada «se réchauffe deux fois plus rapidement que la moyenne mondiale, et jusqu'à trois fois plus rapidement dans le Nord» et que les Canadiens «subissent régulièrement les effets dévastateurs des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, qui touchent les collectivités, l'économie et l'environnement.»
Le Plan de réduction des émissions pour 2030 du Canada vuse à réduire ses émissions d'au moins 40% sous les niveaux de 2005 d'ici 2030. Le gouvernement s'emploie aussi à atteindre son objectif de carboneutralité d'ici 2050.
Le ministre de l'Environnement et du Changement climatique affirme que le Canada «a agi sur plusieurs fronts pour relever son ambition climatique, notamment en prenant des mesures afin de réduire de manière importante les émissions de méthane provenant du secteur pétrolier et gazier, des sites d'enfouissement et de diverses sources agricoles, de passer à un réseau électrique carboneutre d'ici 2035, et d'aider les Canadiens à adopter des véhicules zéro émission».
Steven Guilbeault souligne finalement que le Canada «a doublé son engagement dans le financement climatique pour le porter à 5,3 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, dans le but d'aider les pays en développement à lutter contre les changements climatiques, à s'y adapter et à protéger la biodiversité».