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Attention à ce stratagème de fraude si vous cherchez des billets pour Taylor Swift...
Laurie, une Swiftie assumée, est bien au fait des différentes techniques de fraude sur internet. Pourtant, malgré sa vigilance, cette jeune femme dans la vingtaine s’est fait piéger par une arnaque particulièrement bien ficelée en cherchant à mettre la main sur des billets pour l’un des six concerts de Taylor Swift à Toronto.
Tout a commencé par une publication sur ses réseaux sociaux. Comme une bouteille à la mer, Laurie a demandé à son entourage si quelqu’un connaissait une personne ayant des billets à vendre. Peu de temps après, elle a été contactée par un profil Facebook qui paraissait totalement légitime: une centaine d’amis, des photos bien choisies et des publications cohérentes. «Le profil semblait crédible, et la personne écrivait comme un Québécois, avec un ton familier», se souvient Laurie.
L’homme derrière le profil lui a proposé deux billets à un prix raisonnable de 850 $, expliquant que son père sortait de l’hôpital le jour du concert, ce qui l’empêchait d’y assister. «C’était exactement le prix des billets sur Ticketmaster, donc ça ne sonnait pas comme une offre trop belle pour être vraie», ajoute Laurie.
Prudente, Laurie souhaitait effectuer l’échange en personne, même pour des billets électroniques, afin de s’assurer de l’authenticité du vendeur. L’homme, d’abord ouvert à cette idée, a finalement évoqué des horaires incompatibles qui rendaient la rencontre impossible. Après plusieurs échanges, elle a accepté de procéder par virement électronique.
Le fraudeur a demandé une copie du permis de conduire de Laurie, arguant que c’était pour se protéger en cas de problème. S’il ne recevait pas l’argent de Laurie, ou qu’elle annulait le virement, au moins il aurait des informations pour se défendre devant la police, aurait-il avancé. Malgré ses doutes initiaux, Laurie a fini par envoyer une photo de son permis.
«Il m’a aussi envoyé une photo de son permis de conduire, et tout concordait avec son profil Facebook», raconte Laurie.
Le premier virement de 200$ a été effectué. Peu après, le vendeur a prétendu que son amie avait déjà été victime de fraude liée à des billets non payés en totalité et a demandé un second virement de 100$. «Il disait qu’il avait besoin de se protéger et m’a manipulée… carrément», confie Laurie. Désireuse de sécuriser les places pour le concert, elle a cédé.
Mais après ce deuxième transfert: silence radio. L’homme a disparu.
Quelques jours plus tard, Laurie découvre avec stupeur qu’un faux profil Facebook avait été créé à son nom. Il détenait maintenant la photo de son permis de conduire en sa possession — la photo qu’elle avait envoyée plus tôt. L’escroc pouvait ainsi réutiliser son excuse de «protection devant la police» et demander la photo du permis d’une autre Swiftie, et continuer son stratagème.
«Le pire, c’est que des gens m’ont envoyé des captures d’écran du faux profil. Il avait même inventé un emploi fictif pour rendre le compte crédible», lance Laurie.
«Je travaille dans le milieu artistique et je vois souvent des arnaques, mais là, je me suis fait avoir. Je ne pensais pas que ça pouvait aller aussi loin», déplore-t-elle.
Lors d'un échange avec Noovo Info, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) affirme est au fait de ce genre de stratagème. Les autorités rappellent quelques bonnes pratiques afin de se protéger:
Avant de débuter vos recherches, informez-vous sur les prix habituels des billets. Si une offre semble trop belle pour être vraie, elle l’est probablement.
Évitez de conclure vos démarches uniquement sur internet. Demandez le numéro de téléphone du vendeur pour discuter et privilégiez une rencontre en personne.
Effectuez la transaction dans un lieu public, achalandé et muni de caméras de sécurité, comme une zone d’échange sécurisée. Si possible, demandez à quelqu’un de vous accompagner.
Le SPVM ajoute que plusieurs plateformes de vente publient des conseils de sécurité. Les consulter peut aider à mieux comprendre les stratagèmes courants et éviter d’en être victime.