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Chez les Autochtones, les jupes à rubans sont traditionnellement portées lors de cérémonies et d’événements spéciaux et sont représentatives de la diversité et de la force uniques d’une personne.
L'unité, la fierté et la culture sont quelques-unes des raisons qui ont motivé de nombreuses personnes à se rassembler à Winnipeg, au Manitoba, pour marquer la première Journée nationale de la jupe à rubans au Canada.
Des dizaines de participants vêtus de jupes colorées se sont réunis mercredi au centre commercial Polo Park pour prendre part à une danse en rond et partager des histoires sur le vêtement traditionnel porté par les femmes autochtones lors de cérémonies et d'événements culturels.
Cette journée est célébrée après qu'une jeune élève de la Saskatchewan s'est sentie humiliée pour avoir porté une jupe à ruban colorée à l'école.
Tracy Mentuk était présente mercredi à l'événement, vêtue de l'une de ses propres créations _ une jupe à motifs de chevaux avec des rubans de satin bleus, jaunes et rouges avec une bordure en dentelle.
Porter la jupe lui permet d'honorer ses ancêtres et d'où elle vient, a-t-elle expliqué.
«J'ai l'impression d'avoir beaucoup de pouvoir en moi. Quand je sors, je me sens tellement en confiance», a affirmé Mme Mentuk.
«Nous devrions adopter nos jupes à rubans. Nous devrions les porter tous les jours et faire savoir aux gens que nous sommes ici en tant que femmes. Les femmes sont fortes et puissantes.»
Grace Campbell s'est souvenue d'une époque où elle n'était pas autorisée à en porter lorsqu'elle a été forcée de fréquenter une école de jour pour Autochtones lorsqu'elle était enfant. Maintenant, elle en porte une tous les jours.
«Je veux être vue comme une femme forte. Je marche avec fierté quand je porte ma jupe», a-t-elle témoigné.
Dans de nombreux cas, la jupe reflète la personne qui la porte. Celle de Mme Campbell comprenait un ruban marron symbolisant un rêve qu'elle avait fait où un gros ours brun lui parlait.
Mme Campbell a amené son arrière-petit-fils, qui a enfilé sa chemise à ruban _ l'équivalent d'une jupe à rubans, mais conçue pour les hommes.
Elle a mentionné qu'elle voulait honorer la jeune fille qui a lancé le mouvement pour cette journée nationale de la jupe à rubans.
Il s'agit d'Isabella Kulak, membre de la Première Nation de Cote, située à environ 270 kilomètres à l'est de Regina.
Elle portait une jupe à ruban colorée à son école rurale de la Saskatchewan en 2020 alors qu'elle avait 10 ans. Cependant, un membre du personnel de l'école lui aurait dit que ce n'était pas assez formel et la jeune fille s'est sentie humiliée.
La commission scolaire s'est excusée plus tard. Cependant, son histoire a déclenché un mouvement en ligne où des femmes autochtones partageaient des photos d'elles-mêmes portant des jupes en ruban pour honorer leur culture.
Un projet de loi visant à souligner cette journée a été adopté au Parlement fédéral à la fin de l'année dernière.
Le 4 janvier marque la date à laquelle Isabella Kulak est retournée en classe, en 2021, accompagnée de tambours et de proches portant leurs propres jupes en ruban.
La jeune fille, qui est maintenant en 7e année, a soutenu qu'elle voulait que les gens soulignent la journée en portant quelque chose qui montre qu'ils sont fiers de qui ils sont, que ce soit une jupe à rubans ou pas.
«Honorez ce jour, a-t-elle lancé en entrevue mardi. Je suis vraiment excitée.»
Sa mère, Lana, a dit qu'elles prévoyaient assister à une célébration dans la nation d'origine de sa fille mercredi.
«L'histoire d'Isabella a mis en lumière les injustices, le racisme et la discrimination auxquels les Premières Nations, les Inuits et les Métis sont encore confrontés chaque jour au Canada ainsi que l'importance du rôle que nous avons tous à jouer afin que plus personne au Canada n'ait à vivre la même chose qu'Isabella», a déclaré mercredi le premier ministre Justin Trudeau dans un communiqué.
«J'invite tout le monde à en apprendre davantage sur les cultures et les histoires des peuples autochtones, qu'il s'agisse de leurs langues, de leurs cérémonies et costumes traditionnels ou de leurs liens ancestraux avec la terre», a-t-il ajouté.
D'autres dirigeants autochtones ont appelé les Canadiens à faire de même.
L'Assemblée des Premières Nations, une organisation de défense des droits représentant plus de 600 communautés des Premières Nations à travers le pays, a également déclaré qu'elle se tenait aux côtés d'Isabella Kulak et ceux célébrant le patrimoine des Premières Nations mercredi.
Le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, signale que les peuples autochtones ont droit à la dignité et à la diversité de leurs cultures, de leurs traditions, de leur histoire et de leurs aspirations, mais que l'histoire d'Isabella Kulak montre que, trop souvent, cela n'est pas respecté.
La Journée nationale de la jupe à rubans contribuera à protéger et à défendre ces droits pour les générations à venir, selon le ministre Miller.