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«Il est temps que le secteur culturel soit reconnu comme un secteur économique essentiel.»
Le Front commun pour les arts, regroupant 21 organisations culturelles, réclame plus de financement de la part du gouvernement du Québec afin d'assurer la pérennité de la culture.
Ils réclament 200 millions $ pour les crédits permanents du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) dès la prochaine année financière, de consolider les budgets du CALQ en rendant l’ensemble de ses crédits permanents, la systématiser l’indexation des programmes du CALQ et de prioriser les enjeux qui touchent le secteur culturel en se dotant d'une vision à long terme.
En conférence de presse mercredi, les représentants du Front commun pour les arts ont mentionné les conséquences négatives dans le milieu si leurs demandes ne sont pas entendues par Québec.
Ils ont déploré entre autres l'arrêt et la suspension de projets et d'autres activités culturelles en raison du manque de financement. En effet, l'Orchestre métropolitain a annulé deux concerts gratuits la semaine dernière. De plus, le théâtre La Bordée a récemment annoncé une réduction de sa programmation et la compagnie de Robert Lepage, Ex Machina, a mis fin temporairement au projet international de la Trilogie des dragons.
«Je pense vraiment qu’on est en danger, ce n’est pas une figure de style ou une pression indue qu’on essaye de mettre sur notre gouvernement, on lève vraiment le drapeau rouge», a déclaré Tania Kontoyanni, présidente de l’Union des artistes.
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Selon le Front commun pour les arts, cette situation économique a des répercussions directes sur la population, notamment ceux situés en région: une diminution du nombre de spectacles et d’expositions, une hausse du prix des billets et une réduction des tournées. Selon eux, le manque de financement entraînerait aussi la détérioration des conditions de travail pour de milliers d'artisans.
Le ministre québécois de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, affirme mettre sur pied un «processus pour savoir combien on dépense l'argent». «Autant qu'eux que moi pensons qu'on peut dépenser l'argent plus efficacement», a-t-il dit en point de presse à Québec, en ajoutant que son gouvernement a augmenté le budget du CALQ de 35%.
Le Front commun pour les arts a réagi aux propos tenus par le ministre mercredi matin.
«Quelle vigueur auront les artistes et les gens du milieu culturel pour discuter de ce qu'il faut faire en culture et de comment on peut le faire, en sachant que cela peut mener à de longues discussions de plusieurs années», a rapporté Julie-Anne Richard, directrice générale de Rideau.
Rappelons que le budget provincial, présenté au printemps passé, avait découragé le milieu culturel. Peu d’artistes se verront octroyer du financement pour les soutenir dans leurs différents projets et leur parcours artistique.
Sur les 187,1 millions de dollars accordés à la culture, au patrimoine et à la langue française, très peu d’argents seront remis aux artisans et aux organismes culturels régionaux.
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«C’est très inquiétant, […] on a besoin de cet argent pour soutenir la pratique, les projets et pour assurer un revenu aux travailleurs du milieu», avait mentionné la directrice générale et artistique du Théâtre à Bout Portant, Vicky Côté, à Noovo Info.
Le gouvernement prévoit 53,9 millions de dollars sur cinq ans pour poursuivre la Stratégie d’aide aux médias, bonifier la programmation de Télé-Québec et adapter le financement du secteur audiovisuel. Le secteur de l’audiovisuel ressort comme étant le grand gagnant du budget 2024-2025 pour la culture. Le Front commun pour les arts représente 170 000 artistes, travailleurs et travailleuses du milieu culturel.
Avec des informations de Marc-Antoine Mailloux pour Noovo Info