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La situation se serait empirée. Que se passe-t-il?
Le deuil d'un être cher est difficile à vivre, mais il l'est encore plus lorsqu'il est accompagné de problèmes administratifs.
C'est la réalité à laquelle sont confrontées de plus en plus de familles québécoises, alors que le temps d'attente pour les certificats de décès s'allonge.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
La moyenne officielle est de plus de 50 jours.
Diane Brown décrit son défunt partenaire, Vince Cardette, comme un mélomane, un homme élégant et un véritable gentleman.
«Il tirait votre chaise, vous tenait la porte. Il vous traitait comme une vraie dame. Il était vraiment unique en son genre», a-t-elle confié à CTV News.
Elle est en deuil depuis le 8 février, date à laquelle il est décédé de façon inattendue dans leur maison.
«Je l'ai trouvé à l'étage. J'ai pratiqué des manoeuvres de réanimation, mais il était trop tard...»
Mme Brown a entamé très tôt les démarches pour obtenir un acte de décès. Mais elle attend toujours le certificat.
«Ils l'ont reçu le 28 février», dit-elle.
Elle fait un suivi auprès du gouvernement depuis le mois de juin, mais ne cesse de recevoir des réponses négatives.
«Au bout de 20 minutes, le téléphone a raccroché. J'ai rappelé, on m'a remis en attente. J'ai encore attendu 20 minutes, puis j'ai raccroché.»
Mme Brown n'est pas la seule. Au salon funéraire Kane Fetterly de Montréal, les appels de personnes qui attendent toujours le certificat de décès de leur proche se succèdent toute la journée.
«Je n'ai jamais vu une situation aussi grave», a affirmé Jane Blanchard, directrice du service après-vente.
«Nous n'avons jamais attendu cinq ou presque six mois pour obtenir un certificat de décès de la province.»
Mme Blanchard s'occupe du processus de demande depuis près de 20 ans. Elle affirme que le temps d'attente était en moyenne de trois semaines, mais qu'il n'a cessé d'augmenter depuis 2019.
Les dernières données gouvernementales du ministère de l'Emploi montrent qu'il faut en moyenne 52 jours pour enregistrer un décès au Québec, à condition qu'il ne manque aucune information dans la demande.
Sans le certificat de décès officiel, les familles ne peuvent pas régler les successions, vendre des biens ou s'acquitter de leurs impôts.
«Il y a toute une série de problèmes, vous savez, pour des gens qui sont déjà en deuil et qui traversent une période très difficile. Cela me brise le cœur de devoir dire que je n'ai pas les papiers nécessaires», a lancé Mme Blanchard.
Dans un communiqué, le ministère indique que plusieurs raisons ont contribué à allonger les délais, notamment le vieillissement de la population et l'augmentation du nombre de décès depuis la pandémie.
«Il y a le changement démographique lié notamment à l'immigration, qui fait que certains décès sont plus difficiles à enregistrer, surtout lorsque les personnes décédées ne sont pas nées au Québec», peut-on lire dans la réponse.
Mais Mme Brown est de plus en plus frustrée et veut passer à autre chose.
«Tout le monde est en quelque sorte en attente et je me dis que je suis toujours en deuil. La famille est toujours en deuil», a-t-elle déploré.
Entre-temps, le ministère affirme avoir embauché et formé de nouveaux employés et est convaincu que les temps d'attente seront réduits dans les mois à venir.