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La communauté demande au tribunal de reconnaître son titre ancestral sur le territoire touché et souhaite obtenir une injonction interdisant à la société d’État de conclure toute nouvelle entente sans la participation et le consentement du conseil.
Une communauté innue poursuit Hydro-Québec pour 2,2 milliards $, affirmant que la centrale hydroélectrique de Churchill Falls a détruit une partie importante de son territoire traditionnel.
La poursuite intentée vendredi en Cour supérieure du Québec par les Innus de Uashat mak Mani-utenam soutient que les réservoirs du mégaprojet et plus de 1000 kilomètres de lignes de transport ont `inondé et détruit' une partie de leur territoire traditionnel et perturbé les activités traditionnelles de la communauté.
«Le mégaprojet Churchill Falls a eu des impacts dévastateurs sur notre peuple», affirme dans un communiqué le chef des Innus de Uashat mak Mani-utenam, Mike Mckenzie.
La poursuite désigne également comme défendeur Churchill Falls (Labrador) Corporation, qui exploite la centrale électrique et les installations de transmission.
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Le conseil de bande affirme que la construction de la station de 5428 mégawatts au Labrador et de ses installations de transmission dans les années 1960 et au début des années 1970 a été faite sans le consentement de la communauté située près de Sept-Îles.
Dans son communiqué, Uashat mak Mani-utenam allègue qu'Hydro-Québec et Churchill Falls (Labrador) Corporation se sont «illégalement approprié» des terres innues et ont bénéficié pendant des décennies de l'électricité qui y est produite. «Pour être une entreprise responsable, Hydro-Québec doit réparer ses torts et démontrer son respect envers nos terres, notre peuple et nos droits», précise M. Mckenzie.
L'entente de 1969 qui permet à Hydro-Québec d'acheter la majorité de l'électricité produite à la centrale et d'en tirer l'essentiel des profits prend fin en 2041.
La communauté demande au tribunal de reconnaître son titre ancestral sur le territoire touché et souhaite obtenir une injonction interdisant à la société d'État de conclure toute nouvelle entente sans la participation et le consentement du conseil de bande.
Les Innus affirment qu'ils continueront de subir les dommages causés par la centrale de Churchill Falls tant qu'elle restera en activité. Pour compenser les pertes futures, la poursuite demande une compensation annuelle équivalente à 12,5 % des profits qu'Hydro-Québec génère du mégaprojet.
La poursuite contient des allégations qui n'ont pas été présentées devant les tribunaux. Le porte-parole d'Hydro-Québec, Francis Labbé, a refusé de commenter les détails de l'affaire, affirmant que ce dossier était maintenant devant la justice. Cependant, il a exprimé l'espoir qu'un dialogue continu avec les Innus établirait une relation basée sur la confiance avec la communauté.
M. Labbé a rappelé qu'Hydro-Québec a signé plus de 50 ententes avec des communautés autochtones du Québec.
En 2020, l'Innu Nation, l'organisme officiel de représentation des Innus du Labrador, a également poursuivi Hydro-Québec et Churchill Falls (Labrador) Corporation pour 4 milliards $ en compensation des dommages écologiques et culturels causés par la construction du barrage au début des années 1970.