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Des fraudeurs utilisent ce genre d’arnaque pour voler des comptes ou encore soutirer de l'argent à leurs victimes.
Meta a annoncé lundi qu’elle teste la technologie de reconnaissance faciale dans la lutte contre les fausses publicités mettant en vedette des célébrités, comme celles que les Québécois voient régulièrement sur Facebook ou Instagram avec Maripier Morin, Émily Bégin ou encore Guy A. Lepage, par exemple.
Des fraudeurs utilisent ce genre d’arnaque – appelée «celeb-bait», ce qui ressemble à «appât de célébrité» en français – pour voler des comptes personnels ainsi que l’information qu’ils contiennent, ou encore soutirer de l'argent à leurs victimes.
Meta, la multinationale de Mark Zuckergerg à qui appartiennent les plateformes Facebook et Instagram, espère lutter contre le phénomène en testant sa technologie de reconnaissance faciale pour comparer les visages des annonces frauduleuses aux photos de profil Facebook et Instagram des personnalités publiques qu’elles imitent, puis les bloquer en cas de correspondance.
Et après? «Nous supprimons immédiatement toutes les données faciales générées par les publicités pour cette comparaison unique, que notre système trouve ou non une correspondance, et nous ne les utilisons à aucune autre fin», assure Meta, dont le traitement des données personnelles a fait l’objet de nombreuses plaintes dans les dernières années. Le géant numérique a notamment écopé d’une amende de 1,2 milliard d’euros (soit environ 1,75 milliard de dollars canadiens) en mai 2023 pour avoir transféré des données personnelles d’utilisateurs européens vers les États-Unis.
Selon Meta, «les premiers tests effectués auprès d'un petit groupe de célébrités et de personnalités publiques montrent des résultats prometteurs en ce qui concerne la rapidité et l'efficacité avec lesquelles nous pouvons détecter ce type d'escroquerie et la réprimer».
Meta prévient les personnalités publiques qui utilisent Facebook ou Instagram qu’ils recevront bientôt des notifications pour les informer de leur inscription à sa nouvelle méthode de protection, mais elles peuvent s’en désinscrire.
Les faux comptes de célébrités posent également problème à Meta et aux usagers de ses plateformes, qui se font parfois demander de l’information personnelle en retour de cadeaux, par exemple. Or, en plus de ses systèmes actuels de détection d’usurpateurs, Meta compte aussi utiliser la reconnaissance faciale pour comparer les photos de profil des comptes suspects avec celles des personnalités publiques dont l’identité est usurpée.
La reconnaissance faciale doit aussi permettre aux utilisateurs de Facebook ou Instagram, à l’aide de selfies vidéo dans une autre phase de test, de récupérer leur compte en cas de vol.
«Nous supprimons immédiatement toutes les données faciales générées après cette comparaison, qu'il y ait correspondance ou non», assure à nouveau Meta.
En juin dernier, Noovo Info a enquêté sur la stratégie des arnaqueurs qui se servent de la celeb-bait au Québec. En suivant le fil de liens publiés dans de fausses publicités sur Facebook, Noovo Info s’est notamment retrouvé sur une page web d’article de fausse nouvelle qui affirmait que les artistes mis en vedette dans la pub avaient des ennuis parce qu’elles avaient révélé l’existence d’une plateforme financière «secrète» qui leur aurait permis de devenir riche en peu de temps.
Noovo Info a rempli un formulaire en ligne contenu dans l'un des articles en question, pour ensuite se faire contacter par la «représentante» d’une fausse plateforme de courtage qui a tenté de soutirer des informations personnelles, incluant adresse et numéro de passeport en l’échange de 350 dollars américains et le mirage de revenus futurs.