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«Il faut prendre le temps de mesurer cette avancée-là.»
Le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, soutient que son gouvernement est allé «plus loin que quiconque» en matière de protection du français au collégial et il n'est toujours pas prêt à étendre la loi 101 au cégep.
À l'occasion de l'étude des crédits du ministère de la Langue française, mardi, le ministre a rappelé que son gouvernement avait déjà plafonné le pourcentage d'étudiants qui fréquentent un cégep anglophone, imposé des cours de français, ainsi qu'une épreuve uniforme de français.
En réalité, dit-il, «la loi 101 touche maintenant les cégeps, les collèges», par le biais de ces mesures, a-t-il répondu au député péquiste Pascal Bérubé qui le questionnait à ce sujet.
«Il faut prendre le temps de mesurer cette avancée-là», a ajouté le ministre.
Voyez l'entrevue du ministre Jean-François Roberge au bulletin Noovo Info 17 dans la vidéo liée au texte.
Il a aussi noté qu'aucun des gouvernements qui ont précédé le sien n'avait imposé les dispositions de la Charte de la langue française en matière de langue d'enseignement jusqu'au niveau collégial.
Brossant un portrait de l'an un de l'implantation du projet de loi 96 sur la protection du français — devenu loi 14 — au niveau collégial, le ministre a assuré: «ça fonctionne; ça n'a pas été facile» et certains ont dû s'ajuster.
«On a ramené le taux de fréquentation des cégeps anglophones à 17,5 % maximum de tout le réseau collégial», alors que c'était en croissance depuis plusieurs années, a-t-il souligné. Cette croissance risquait de devenir une tendance; «il fallait mettre un holà».
Selon lui, les mesures que son gouvernement a adoptées ont même provoqué une réflexion au sein des commissions scolaires anglophones quant à leur enseignement du français.
«Chaque fois qu'on relève la tête, qu'on a un peu d'ambition, il y a des gens pour dire que ça va être la catastrophe, que c'est impossible. C'est comme la chanson de Claude Dubois "tu peux pas, t'as pas le droit"», a illustré le ministre.
D'ailleurs, le taux d'accueil en français dans les commerces de l'île de Montréal a chuté de 13 % entre 2010 et 2023, passant de 84 % à 71 % selon la plus récente étude de l'Office québécois de la langue française (OQLF). Pour le ministre Roberge, c'est «préoccupant».
«Il faut absolument inverser cette tendance», a-t-il dit au bulletin Noovo Info 17. «Le bonjour-hi est tendance à Montréal. C'est un problème parce que c'est une question de respect.»
M. Roberge ne pense pas, toutefois, que la langue anglaise va dominer et surtout dépasser la langue française dans le futur.
«Si vous êtes un commerçant ou un restaurant, c'est payant pour vous d'accueillir et de servir les gens en français», a-t-il ajouté.