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Le juge prévient la défense: c'est la dernière fois qu'il consent à un report.
La décision très attendue sur la sentence d’un homme de la Rive-Sud de Montréal qui a coupé son bracelet anti-rapprochement a encore été reportée, vendredi, et la Couronne a affiché une certaine impatience à ce sujet.
La procureure Éliane Villemur a suggéré une peine à l’avocat de la défense d’Alexandre Tremblay-Malboeuf, le premier individu à avoir retiré son bracelet spécialisé au Québec, mais la défense a indiqué qu’elle n’avait pas le mandat d’en venir à une entente avec la poursuite.
Ainsi, le juge a accepté de remettre la décision sur la sentence au 11 juillet prochain, mais a fait savoir que ce sera la dernière fois.
«C’est un dossier d’importance, étant donné que c’est la première fois qu’un individu coupe son bracelet, qui est suivi, il y a une victime derrière…», a commenté Me Villemur dans une mêlée de presse après l’audience.
L’avocate n’a pas caché sa déception.
Tremblay-Malboeuf était en liberté sous caution en lien avec des accusations de violence conjugale quand il a coupé son bracelet de cheville en décembre 2023, ce qui est considéré comme une première au Québec. Au cours des deux dernières années, environ 300 suspects au Québec ont reçu un bracelet de cheville équipé d'un GPS conçu pour avertir les victimes si leur agresseur se trouve à proximité. Ces dispositifs sont censés être inviolables.
La police de Longueuil a rapidement lancé une alerte et les policiers du Service de police de Roussillon ont pu arrêter le suspect. Tremblay-Malboeuf a plaidé coupable d'avoir brisé les conditions de son cautionnement.
La poursuite souhaite que le juge donne l'exemple en imposant une longue peine d'emprisonnement.
Le programme québécois de bracelets de cheville a été mis en place il y a deux ans par Geneviève Guilbault, alors ministre de la Sécurité publique.
À l'époque, les défenseurs de la sécurité des femmes avaient applaudi la mesure, arguant qu'elle renforcerait la sécurité des victimes de violence domestique.
Avant la mise en place du programme de bracelets à la cheville, les tribunaux ne pouvaient qu'imposer une ordonnance restrictive. Mais dans certains cas, cette ordonnance ne permettait pas de protéger des vies humaines.
Les défenseurs de ce programme affirment que les bracelets procurent un sentiment de sécurité accru aux victimes, mais que les tribunaux doivent s'assurer que l'accusé présente peu de risques.
Tremblay-Malboeuf reste derrière les barreaux d’ici juillet.
Avec la collaboration de Marie-Pier Boucher pour Noovo Info.