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Le cours de l'action de Loblaw a atteint un niveau record malgré l'appel au boycott.
«Boycottage Loblaw à travers le Canada.» C’est l’invitation lancée sur la page r/loblawsisoutofcontrol du site Reddit pour l’entièreté du mois du mai. Le groupe, qui réunit plus de 70 000 personnes, dénonce les «pratiques abusives» et le «comportement monopolistique» de la bannière en matière de fixation des prix.
«Quand on regarde la performance de l'entreprise, c'est une bonne entreprise, elle performe bien, mais ce n'est pas la plus profitable. Si on a à accuser quelqu'un qui fait trop de profits, c'est Metro actuellement, c'est pas c'est pas Loblaw», précise d’emblée Sylvain Charlebois, expert en agroalimentaire et professeur à l’Université Dalhousie.
Bien que l’idée d’organiser un boycottage rotatif entre Loblaw, Metro et Sobey’s ait récemment été proposée par les organisateurs du mouvement, deux entreprises demeurent oubliées de l'équation aux yeux de l’expert.
«On oublie complètement Walmart et Costco, qui sont deux géants américains qui ont vraiment forcé les bannières canadiennes à acquérir, s'adapter et devenir plus compétitives en raison de cette menace-là», explique-t-il.
Ce dernier essaie d’ailleurs de «comprendre la logique» derrière ce boycottage, qui «manque de cohérence». «À la fermeture de la bourse vendredi dernier, le 3 mai, l’action de Loblaw valait presque 154$, ce qui est un record. Et depuis le début du boycottage, Galen Weston [le président de Loblaw], s'est enrichi de 540 millions $», rappelle-t-il.
Les organisateurs du boycottage ont également dressé une liste de demandes adressées à Loblaw, qui comprend la signature d’un code de conduite en matière d’alimentation et l’engagement de pratiquer des prix abordables.
«Nous ne voulons plus lutter», a expliqué Emily Johnson, travailleuse en santé mentale et toxicomanie à Milton, en Ontario, et l’une des organisatrices du boycottage.
Emily Johnson et d’autres ont commencé à organiser le boycottage après qu’un groupe Reddit qu’elle a créé a gagné des milliers d’adeptes à la recherche d’un endroit où se plaindre de Loblaw et d’autres épiciers.
Une pétition électronique a également été lancée et soutenue par Matthew Green, député néo-démocrate de la circonscription fédérale de Hamilton-Centre.
L’objectif premier est d’avoir un impact financier sur Loblaw, la plus grande des épiceries canadiennes, a ajouté Mme Johnson. Mais elle espère aussi que le boycottage sensibilisera les gens et attirera l’attention du gouvernement.
-Avec Rosa Saba / La Presse canadienne