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À l'heure actuelle, lorsqu'un sous-traitant dans un aéroport perd son contrat de fourniture de repas ou de carburant, par exemple, ses travailleurs perdent leur emploi.
Le député néo-démocrate Alexandre Boulerice veut faire modifier le Code canadien du travail, afin d'assurer le maintien des salaires et des conditions de travail, lorsqu'il y a changement de sous-traitant dans les aéroports.
Il a déposé jeudi un projet de loi d'initiative privée à cet effet.
À l'heure actuelle, lorsqu'un sous-traitant dans un aéroport perd son contrat de fourniture de repas ou de carburant, par exemple, ses travailleurs perdent leur emploi. Ils doivent ensuite postuler chez le nouveau sous-traitant qui a obtenu le contrat, pour effectuer les mêmes tâches, au même endroit, mais avec des conditions moins avantageuses.
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David Chartrand, du syndicat des machinistes, qui est affilié à la FTQ au Québec, illustre ce que vivent ses membres dans les aéroports. «Imaginez: d'une journée à l'autre, vous pouvez vous retrouver avec une situation où vous faites application pour le nouvel employeur, vous faites le même travail que vous faisiez la journée précédente, avec les mêmes responsabilités, les mêmes outils. Il n'y a rien qui change, à part que vous perdez vos bénéfices, vous perdez votre salaire, vous perdez votre représentation syndicale. Et vous êtes pris pour essayer de vous entendre avec l'employeur sur un certain taux.»
Ce système est appelé le roulement de contrats ou en anglais contract flipping. Et, selon le député Boulerice, le phénomène serait propre aux aéroports.
«C'est une anomalie de notre Code canadien du travail, qui fait en sorte que, pour ces travailleurs et ces travailleuses, pour ces employés, on retourne à la case départ à chaque fois», a expliqué M. Boulerice.
Il soutient qu'à Montréal seulement, 600 travailleurs seraient touchés par le phénomène.
Deux d'entre eux ont témoigné aux côtés de MM. Boulerice et Chartrand et ils y travaillent depuis environ 20 ans. L'un d'entre eux a relaté qu'il perdra bientôt son travail et qu'avec le futur sous-traitant, il subira peut-être une diminution de salaire de «5 ou 6 $ l'heure et pas d'avantages sociaux».
Le projet de loi déposé par le député Boulerice vise à «colmater cette brèche» qui contraint les travailleurs à repartir à zéro à chaque perte de contrat par le sous-traitant qui les employait.
Il rapporte que le Bloc québécois est «très, très ouvert» à ce sujet.
Il dit en avoir aussi parlé au ministre du Travail, Seamus O'Regan. «On espère qu'ils vont être à l'écoute; le dialogue est entamé. Aujourd'hui, on amène une solution concrète et on lui dit: il est plus que temps d'agir.»
Les entreprises sous-traitantes, quant à elles, ont déjà affirmé être prises dans un milieu hautement concurrentiel, où elles doivent déposer des soumissions intéressantes pour être choisies.