Début du contenu principal.
«Vous savez, quand on est ministre, on essaie de trouver des pistes de solution, et souvent, mon équipe n'aime pas quand je pense à voix haute.»
Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a évoqué mardi l'idée de suspendre le permis de conduire de certaines personnes qui se font diagnostiquer un problème de santé mentale.
M. Bonnardel était invité à commenter la tragédie d'Amqui mardi matin sur les ondes de Radio-Canada.
Lundi, un suspect de 38 ans a percuté des piétons qui marchaient en bordure de route à Amqui, un geste qu'il aurait prémédité, selon l'enquête des policiers.
Le drame a fait deux morts dans la petite communauté du Bas-Saint-Laurent. De plus, un bébé et un jeune enfant ont été blessés gravement, mais on ne craindrait pas pour leur vie.
Le ministre Bonnardel s'est demandé pendant l'entrevue à Radio-Canada si le suspect souffrait de troubles mentaux.
«Si ces personnes sont atteintes de troubles de santé mentale, le suivi a été bien fait par les médecins? Et par la suite, est-ce que ces personnes peuvent obtenir un permis de conduire?» a-t-il demandé.
«Est-ce que c'est quelque chose qu'on peut faire pour protéger [la population]?»
Plus tard, lors d'un point de presse à Amqui, il a semblé se raviser.
«Vous savez, quand on est ministre, on essaie de trouver des pistes de solution, et souvent, mon équipe n'aime pas quand je pense à voix haute. J'ai pensé à voix haute ce matin», a-t-il déclaré.
«Qu'on me comprenne bien: on n'entreprend pas un exercice au gouvernement suite à ça.»
À VOIR | Un témoin de la tragédie d'Amqui se considère «chanceux d'être en vie»
En matinée, les partis d'opposition avaient plutôt bien accueilli l'idée de réfléchir à des moyens de prévenir les attaques au camion-bélier au Québec.
Rappelons que le mois dernier, un homme de 51 ans a embouti l'immeuble abritant une garderie du quartier Sainte-Rose, à Laval. Deux enfants sont morts.
Le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, a proposé mardi une «conversation nationale» qui explorerait notamment les effets de la pandémie sur la santé mentale.
Concernant la suspension de permis de conduire, il a averti qu'il ne fallait pas «ostraciser» des gens.
«Je pense qu'il faut en discuter. Quand j'ai vu ça, ce matin, je me suis dit: "Comment on détermine, comment on dit que, ce matin, O.K., toi, tu n'as pas ton permis parce qu'on assume que tu es un danger?"
«Là est toute la question. [...] Il faut réellement les aider, il ne faut pas les ostraciser, mais si le ministre Bonnardel met de l'avant cette idée-là, on est prêt à en discuter», a déclaré M. Tanguay.