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Selon la direction, les négociations avec les employés se passent bien.
La direction de Bombardier a bon espoir de s'entendre «bientôt» avec ses 1800 employés syndiqués de Dorval et de Saint-Laurent, affirme le président et chef de la direction, Éric Martel, à l'occasion du dévoilement des résultats du premier trimestre.
C'est ce qu'a dit, jeudi, le dirigeant aux analystes financiers, lors d'un appel visant à discuter des résultats du premier trimestre. En conférence de presse, un peu plus tard, M. Martel a ajouté que les négociations se déroulaient bien.
«On demeure très confiant qu'on va réussir à s'entendre, ajoute-t-il. Il faut prendre le temps de s'expliquer les choses comme il faut. On est en discussion encore et on a encore des discussions à avoir avec eux la semaine prochaine, avant de finaliser notre offre. Une fois qu'on aura eu une discussion, on préparera une contre-offre.»
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Les négociations sont parties sur un mauvais pied tandis que les travailleurs ont rejeté la plus récente offre patronale à 99,6 % et se sont dotés d'un mandat de grève à 98,8 %, le 24 avril dernier. L'Association internationale des machinistes et des travailleurs et des travailleuses de l'aérospatiale (AIMTA) estimait que l'offre salariale était insuffisante pour compenser la hausse du coût de la vie.
Bombardier aurait proposé des augmentations de salaire de 2,5 % pour la première année, puis de 2,25 % pour les deux dernières années d'une convention collective de trois ans, rapportait le syndicat. Quelques jours plus tard, l'AIMTA a dit observer des progrès à la table de négociation.
Pour sa part, M. Martel assure que l'entreprise tiendra compte de l'inflation dans son offre salariale. L'incertitude sur le niveau d'inflation complique toutefois l'élaboration d'une offre, a-t-il dit en conférence de presse. «Le défi d'une convention collective, c'est de prédire ce que sera l'inflation au cours de la deuxième et la troisième année.»
Dans ses activités, toutefois, Bombardier arrive à compenser les effets de l'inflation. «L'environnement est favorable aux prix de vente, a dit Bart Demosky, le chef de la direction financière, aux analystes financiers. Le prix avance d'ailleurs légèrement plus vite que l'inflation. Le vent est favorable pour 2022.»
La ronde de négociation se déroule au moment où la situation financière de Bombardier a continué de s'améliorer au cours du premier trimestre. Le fabricant de jets d'affaires est parvenu à générer des liquidités, une donnée surveillée de près par les analystes, et a remboursé 400 millions $ US en dette.
Les flux de trésorerie de l'entreprise atteignent 173 millions $ US. Les analystes anticipaient que l'entreprise puiserait plutôt 230 millions $ US dans ses réserves, selon les chiffres de Desjardins Marché des capitaux.
Le fait que Bombardier n'ait pas utilisé ses réserves de liquidités est vu d'un bon ?il par Tim James, de Valeurs mobilières TD. «Chaque trimestre où la direction semble sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs 2025 renforce la crédibilité de la société et de la nouvelle équipe qui a réussi à redresser la barre depuis son entrée en fonction en 2020.»
Les investisseurs ont toutefois réagi avec moins d'enthousiasme. À la fermeture, l'action effaçait 11 cents, ou 8,33 %, à 1,21 $ à la Bourse de Toronto.
Si le chiffre traduit une amélioration des activités, le président et chef de la direction, Éric Martel, a dit qu'il ne fallait pas s'attendre à voir régulièrement des flux de trésorerie trimestriels supérieurs à 100 millions $ US. Par contre l'encre rouge sera «clairement une rareté» pour les prochains résultats, ajoute-t-il.
Au premier trimestre, la perte nette pour les activités poursuivies était de 287 millions $ US, contre 251 millions $ US à la même période l'an dernier. La perte ajustée par action était de 3 cents.
Les revenus tirés de la vente des avions d'affaires et du service après-vente ont totalisé 1,2 milliard $ US. L'entreprise rapporte également avoir livré 21 avions au cours des trois premiers mois de l'année.
Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient une perte ajustée par action de 3 cents et des revenus de 1,3 milliard $ US, selon la firme de données financières Refinitiv.
Malgré un bon début d'année, Bombardier a décidé de ne pas toucher à ses prévisions en raison de l'incertitude liée au conflit en Ukraine. Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, estime que la décision pourrait traduire un excès de prudence compte tenu des résultats du premier trimestre.
M. Martel a précisé, en point de presse, que les activités devraient poursuivre sur leur lancée si la situation géopolitique et ses répercussions sur l'économie ne s'enveniment pas. Les effets de la lutte à l'inflation sur l'économie soulèvent aussi des questions. Avec son carnet de commandes, l'entreprise est en bonne posture pour passer au travers des vents de face économiques, selon lui. «On est capable de tempérer ces soubresauts-là pour le futur.»