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«Où est-ce que vous voyez une pandémie? Vous êtes des (...) de complices. Allez chier tab...», a-t-il lancé.
À son arrivée devant l'Assemblée nationale, Bernard «Rambo» Gauthier a tiré à boulets rouges sur les médias, au grand plaisir de ses partisans.
Le syndicaliste Bernard Gauthier, l'un des organisateurs de la manifestation contre les mesures sanitaires à Québec, avait donné rendez-vous aux manifestants vers 17h près de l'Assemblée nationale.
Voici une vidéo diffusée sur le site du Parti conservateur du Québec, alors que le syndicaliste était en route vers Québec jeudi.
Après avoir pris plusieurs autoportraits avec la centaine de manifestants qui l'attendaient, Bernard Gauthier s'est lancé dans une longue diatribe contre les journalistes qui se sont approchés de lui.
«Vous êtes des (...) de complices», a lancé Bernard Gauthier aux reporters, alors que plusieurs de ses partisans lançaient des quolibets aux différents médias présents.
«Où est-ce que vous voyez une pandémie?» a-t-il clamé.
Questionné à savoir si le supposé complot impliquait également les médecins, Bernard Gauthier a indiqué: «Ils ne veulent pas parler les médecins, mon médecin à moé ne veut pas parler, il est gêné», avant de terminer le point de presse impromptu en criant: «Allez chier tab...».
Bernard Gauthier, qui était accompagné de Kevin «Big» Grenier, un autre organisateur de la manifestation, a surtout reproché aux médias de ne pas parler suffisamment de la détresse des gens depuis le début des mesures sanitaires. (Vidéo : Page Facebook de Bernard Gauthier)
Un peu plus tôt, le maire de Québec, Bruno Marchand, a dit ignorer quelle sera l'ampleur des manifestations attendues dans les prochains jours.
Devant un des sites du Carnaval qui s'ouvrait vendredi soir, le maire a néanmoins indiqué qu'il n'était pas inquiet.
«On va voir quel nombre de manifestants on va avoir, qui vient, dans quel état ils sont», a-t-il affirmé dans une mêlée de presse en début de soirée tout près du château de glace du Bonhomme Carnaval, qui fait face à l'Assemblée nationale, donc à deux pas des lieux de la manifestation.
«On ne tient pas le décompte de camions, s'il en vient d'autres, on ne sait pas combien seront présents.»
En début de soirée, il n'y avait que quelques camions autorisés à se garer boulevard René-Lévesque, sur l'aile nord de l'Hôtel du parlement, devant l'édifice Honoré-Mercier où se trouve le bureau du premier ministre.
Une poignée de manifestants étaient réunis sur l'avenue Honoré-Mercier, en face du parlement, sous haute surveillance des autorités qui ont bouclé tout le périmètre depuis jeudi.
Quel est le degré d'inquiétude du maire? «Il est inexistant» pour le moment, a-t-il dit, en précisant peu après qu'il faisait confiance aux policiers.
Il n'écarte pas des arrestations en cas de dérapages. Ce sera «tolérance zéro», a-t-il rappelé.
«Ce qu'on a convenu avec Bruno Marchand et les policiers, c'est d'agir rapidement, de ne pas les laisser s'installer», a précisé de son côté le premier ministre François Legault, en conférence de presse à Montréal.
Les quelques camions autorisés à se garer ont fait entendre un concert de klaxons. Leurs alliés, circulant en auto, parfois avec des drapeaux, ont klaxonné aussi pour les appuyer tout au long de la journée.
D'autres convois sont prévus pour samedi.
Tétanisées par le blocus insoluble des camionneurs devant le parlement d'Ottawa, les autorités ont mis le paquet pour éviter un afflux qui bloquerait la Veille-Capitale.
En conférence de presse à Montréal, le premier ministre Legault a laissé entendre que les autorités étaient parées à toute éventualité.
«On a peut-être profité de l'expérience, de ce qui s'est passé à Ottawa. (...) On a beaucoup de remorqueuses prêtes à enlever éventuellement des camions, si c'est nécessaire, a-t-il déclaré. On ne tolérera pas du tout que des camions empêchent les citoyens de circuler.»
Les policiers ont accentué leur présence vendredi à certains carrefours. Déjà jeudi, tout un périmètre de sécurité avait été dressé dans le quadrilatère de l'Assemblée nationale formé par l'avenue Honoré-Mercier, le boulevard René-Lévesque, la rue Louis-Alexandre-Taschereau et la Grande-Allée.
Comme jeudi, l'accès à la rue et à l'esplanade devant le parlement est interdit aux véhicules, tout comme la Grande-Allée.
Il était néanmoins encore possible de circuler librement sur la rue Louis-Alexandre-Taschereau, derrière le parlement, ainsi que sur le boulevard René-Lévesque.
Des autobus prêts à accueillir des contingents des forces de l'ordre étaient postés ici et là.
Les cris et klaxons des protestataires ne trouveront toutefois aucun écho: la Chambre ne siège pas le vendredi, donc tous les députés sont retournés dans leur circonscription et aucune activité n'est prévue.
Les formations politiques représentées à l'Assemblée nationale avaient déjà indiqué qu'elles n'avaient pas prévu de dépêcher un ou des élus à la manif pour rencontrer les protestataires.
M. Legault s'en est d'ailleurs réjoui. La présence de députés aurait pu donner de la légitimité et de la crédibilité au mouvement.
«J'étais content de voir que les 125 députés de l'Assemblée nationale n'ont pas l'intention d'aller rencontrer les camionneurs à Québec», a-t-il dit.
Le premier ministre en a profité même pour décocher une flèche visant le Parti conservateur d'Éric Duhaime, qui a dit appuyer plusieurs des revendications des camionneurs.
«Même la députée du Parti conservateur du Québec d'Éric Duhaime (Claire Samson) ne veut pas (rencontrer les manifestants), a dit M. Legault. Et aucun parti, aucun des 125 députés ne veut aller rencontrer les camionneurs.»